Syndrome d'EKBOM

"Le syndrome d'Ekbom, également appelé délire dermatozoïque est une forme de psychose, apparaissant à l'âge adulte (typiquement chez la femme âgée), et centrée sur la conviction délirante d'être infesté de parasites corporels..." Pas joli joli, mais là n'est pas le sujet.

Le sujet, c'est juste EKBOM, anciennement Acide Sulfurique. Un jeunot de 21 ans, Yann Robin de Montrollet (Charente), beatmaker florissant depuis 2011. Sa musique est influencée par du trip-hop, abstract hip-hop, downtempo et un peu d'electro. Il nous emmène dans ses voyages intérieurs autours de thèmes divers et variés. Ses premières sorties ont été assez discrètes, mais on y retrouve quand même sa petite touche. Les superbes pochettes et les titres de chansons nous aiguillent sur le sujet de chaque opus. Des Chimères en Cage est assez sombre, entre délires et marche vers la mort. Dans L'envol, c'est l'amour qui est à l'honneur. Un amour sans frontières que l'on ressent dans le superbe "Horizons". Par The Tramp Who Wanted to be a Tree, on goûte à un vagabondage asiatique. Puis The Unfinished Painting of my Imaginary Friend nous ramène vers le dark et la folie. C’est avec l’EP Mes Rêves Obscurs que Yann fait parler de lui. On se retrouve alors plongés dans un onirisme poétique, des berceuses entraînantes et transantes (j’aime ce mot qui n’existe pas ^^). Ecoutez "Cette éternelle éclipse" en fermant les yeux !

Il y’a quelques mois, après un changement de nom, c’est dans un univers fantomatique que Yann nous emporte. Dusty Old Ghost nous immerge dans le monde fantastique des esprits, mais cette fois-ci du point de vue du fantôme lui-même. Laissez-vous donc hanter par le titre éponyme "Dusty old ghost" ! Et comme le petit est très prolifique, il nous sort encore un EP en ce début d’année, My Quiet Dream. Un petit voyage onirique fort plaisant qui ne vous quitte pas, "Never leave you".

Bien sur, ce n’est pas une musique universelle et c’est assez spécial si l’on est loin du monde de l’ambient/abstract, mais mon rôle n’est pas de parler de grande musique car des personnes bien plus compétentes le font déjà merveilleusement sur SC, dont un grand nombre de mes éclaireurs :) (fière je suis). Pour ma part, j’essaye seulement de créer un petit sentier vers des contrées inconnues qui sauront être bienveillantes pour certains et parfaitement effrayantes pour d’autres... Mais point de peur de ne pas aimer, car la musique est heureusement assez riche et diverse pour contenter chacun, et quel bonheur de pouvoir partager et mélanger nos différences.

Petit bonus, la très belle collection photographique de l'artiste Veronika Tumova dont est issue la pochette.

Edit_09.03.2018: mon petit EKBOM revient avec un très beau voyage aux inspirations désertiques, entre perte de soi et mysticisme face à la beauté du Nowhere. Aperçu avec Sandman.