Quand on se mesure à des grands comme Coppola ou Taniguchi, faut avoir du talent à revendre. Avec ce gros ratage, Noémie Lvovsky n'a pour elle que son absence absolue d'ambition de se mesurer à quiconque.
Pour tout le reste, le film est une catastrophe crispante et insipide.
Dès les premiers instants elle placarde aussi bien son mépris pour les films de genre que son incompréhension flagrante de ceux qui les fabriquent. Alors qu'elle va se rendre elle même coupable de toutes les bourdes inhérentes à ce métier.
Le scénar ne vaut rien. Le pitch, infligé au spectateur à l'aide d'un entonnoir à manivelle, laisse sa protagoniste complètement indifférente. Psychologiquement ça tient pas la route deux secondes : elle accepte son sort dans un haussement d'épaules apathique ( "Ah, maman j'suis contente de t'voir. Meh." ) alors qu'elle vient littéralement de tout perdre. Sa fille, hop ! envolée... Bah c'est pas grave, on n'a qu'à délirer à la piscine avec les copines ! Elle met plus d'une heure à se dire qu'il y a peut-être un truc derrière tout ça...
Et puis chaque scène ayant son idée à véhiculer, le parcours de Camille est absolument chaotique. Un moment émouvant avec sa mère à l'hôpital où on ne sait pas ce qu'elle a, fait suite à une scène légère dans les couloirs du lycée où elle se marre, puis s'énerve après son futur-ex... Noémie ne joue que sur l'intention de chaque segment sans jamais se soucier de construire un tout. A la longue c'est exaspérant. Et pas crédible.
Concernant le découpage je ne dirai qu'un mot : Noémie Lvovski est nulle en plans-séquences, mais au moins c'est les seuls moments où il n'y a pas de fautes de raccords. Sans rire, le film est moucheté d'erreurs de débutante, et encore, c'est insulter les débutants que de dire ça.
On a là un film qui fait grincer des dents, des yeux et des oreilles. Ses seuls mérites reposent sur les frêles épaules des seconds rôles, qui donnent tout ce qu'ils ont, et qui ne méritaient pas un matériau de base aussi moche.