Ce Jurassic World m'aura laissé septique jusqu'aux premières secondes de métrage.
Mais on est à la maison, l'esprit de la série est là, c'est une vraie bonne suite au film de 1993.
La plupart des éléments casses-gueules sont remarquablement gérés (le dino hybride, le dressage de raptor, le côté parc d'attraction).
On pourra regretter des personnages pas forcément aussi charismatiques que dans le premier épisode, même si Ty Simpkins, Chris Pratt et Irrfhan Khan campent assez brillament des personnages plutôt bien écrits.
Les thèmes familiaux (fratrie, carriérisme, divorce) sont traités un peu légèrement tout en enrichissant les intrigues et étoffant les liens.
On aurait pu demander un peu plus du côté "catastrophe dans un lieu public", la foule et le côté surpeuplé du parc face à la terreur n'étant que rarement mis en scène.
Mais ce film a été fait avec amour, l'image est belle, le rythme est parfait, la musique est au diapason: le nouveau thème est très beau, celui de L'indominus subtil à souhait... quand à l'utilisation des morceaux de John Williams, pas mal décrié, je n'ai rien eu à redire: ils n'arrivent pas trop tard, illustrent les lieux rêvés par Hammond, restent en retrait des nouveaux thèmes, mais pas trop.
J'ai même aimé le discours humaniste du film sur l'émerveillement (et la jeunesse qui peine à voir la beauté de ce monde), la responsabilité des grands (avec ce milliardaire qui ouvre les yeux).
Pour peu qu'on laisse sa mauvaise humeur ou qu'on ne tente pas à tout pris de passer sous le radar de la suspension d'incrédulité, on prend beaucoup de plaisir devant ce film, qui emprunte bien sûr à ses aînés, mais n'oublie pas d'injecter une part de sa propre mythologie.
Du très bon travail, à voir avec des yeux de 10 ans.