Tarantino frappe encore

Là où le premier opus faisait seulement guise d'un film inachevé, une esquisse sans réelle autre saveur que celle du sang & de la vengeance, "Kill Bill 2" régale les attentes.

En effet, le film est bien mieux ponctué, bien plus intéressant du point de vue des échanges. On ne cessera jamais de citer Tarantino pour les excellents dialogues & monologues tirés de ses films. Celui-ci atteint des sommets, avec le très caricatural Pai Mei, ou le prophétique Bill, interprété par le grand Carradine.
Chaque scène vaut son pesant d'or, de la violence très violente (à la limite du traumatisant) à l'image filmée dans un souci de perfection. Ainsi, de par la diversité des genres enchevêtrés (western, arts-martiaux, action), on peut dire communément qu'on ne peut pas s'ennuyer. Toutefois, certaines lenteurs se font ressentir, notamment dans cette infâme obsession pour Tarantino de détailler, de peaufiner, de préciser chaque trait du personnage : ainsi, malgré l'efficacité de la scène de l'entraînement avec Pai Mei, on aurait pu très bien s'en passer, celle-ci apposant une coupure qui se révèle assez gênante du point de vue de la continuité d'un scénario qui se veut haletant. De plus, j'ai rarement vu aussi cucul que les retrouvailles entre la mère & la fille, les dialogues y sont d'une niaiserie affligeante, j'ai presque envie de vomir sur la fille de B*******, qui surjoue son rôle de petit enfant mignon.
Enfin, l'action se restreint nettement dans ce film : la vengeance est ici primauté. Les combats ont tendance à se raccourcir, pour laisser place à des dialogues, des règlements de compte verbaux. Néanmoins, tout cela reste très bon, Uma Thurman est toujours aussi impressionnante.

En bref, "Kill Bill 2" est un bon film, un excellent Tarantino qui a su faire ses preuves jusqu'à aujourd'hui. Les différentes ambiances à travers lesquelles nous emmènent les deux volets sont un point très important qui a contribué à donner à la mini-saga "Kill Bill" toute sa notoriété. La bande-son est remarquable, & malgré quelques lenteurs, clichés, fautes de goût, il est indéniable que ce film est culte.