Enfance déchue

"Rise of the Guardians" : lorsque j'avais vu l'affiche dans les rues aixoises, j'étais bien loin de m'imaginer ce type de film. Ayant pour habitude de me renseigner le moins possible à propos d'une oeuvre avant de l'aborder, celle-ci ne m'attirait guère. Cependant, dernièrement, j'ai pu lire différentes allusions prétendant qu'il s'agissait d'une des grandes animations de ces dernières années, & autant dire que je n'ai pas été déçu, loin de là.
Effectivement cette production est un véritable chef-d'oeuvre. D'une part, chez les enfants, dont l'émerveillement visuel & sonore est certain ; d'autre part, chez les adultes, qui peuvent s'identifier aisément à travers ces enfants que jamais plus ils ne seront. En cela, c'est plus qu'émouvant, ça suscite différentes formes, de nostalgie, de regret, de bonheur, un mélange d'émotions qui provoque inéluctablement cette réaction faciale antithétique : la larme couplée au sourire béat. Déjà me suis-je senti bien moins seul lorsque j'ai lu les critiques de Before-Sunrise & de Kenshin, qui ont ressenti la même chose que moi.
Il va de soi que je préfère ne rien dévoiler, le film allant au plus simple sans bercer dans la mièvrerie exécrable servie par "Wreck-it Ralph" par exemple (même si la fin suscite nécessairement un émoi pathétique des plus intenses), en cela que l'ambiance de "Rise of the Guardians" est si savamment efficace qu'on se colle immédiatement au rôle de gamin, comme concerné par les enjeux de l'intrigue, comme faisant partie de ces petites lumières représentant l'espoir & la croyance de tous les bambins à travers le monde. Au moins aussi original que "Dragons", l'oeuvre de Dreamworks n'a rien à envier aux dernières opprobres de Pixar. Merci Dreamworks pour cette plongée inattendue au sein de mes souvenirs d'enfance les plus marquants.