Les hommages à Kubrick se multiplient et ne se ressemblent pas. En novembre 2014 il y avait déjà eu Interstellar. La différence réside dans le fait que Passengers procède par clins d'œil plus que par la thématique centrale. Et c'est pour cette raison que le spectateur peut espérer pendant une bonne demi-heure avoir à faire avec une histoire qui va l'emmener dans des boucles surprenantes. Que nenni. C'est avoir oublié que ce film sort à Noël. Est au fond il ressemble vers sa conclusion à ces films passants l'après-midi sur M6 en cette période.
La Belle au Bois Dormant dans le Jardin d'Eden
Dès le début il y a plusieurs références qui se croisent au milieu de ce qui semble être un film original et qui possède l'humour signifiant qu'un recul certain sur lui-même est présent. Au fur et à mesure pourtant l'humour baisse pour être compensé par des raccourcis de scénario et des scènes d'actions dans l'espace trope vues et trop attendues. Il y avait cependant la place pour orienter les personnages vers une histoire avec plus d'ampleur nous en montrant plus ou en trouvant une raison pour que les deux personnages représentant des Adams et Eve moderne puissent avoir accès à un local technique sans avoir besoin d'un raccourci de scénario évoqué plus haut. La faute peut-être à un budget restreint ne permettant pas de faire plus spectaculaire ou de payer plus d'acteurs.
Mystique rencontre Starlord
Chris Pratt fait tout ce qu'il peut et toute la partie du film où il est seule il nage dans un univers à la fois dérisoire et terrifiant. Ce dernier aspect est renforcé par une référence claire à Shining. L'ambiance froide et étrange du début film augure d'une suite nerveuse, audacieuse et peut-être même … ambiguë ? Même après le réveil d'Aurora, l'espoir est maintenu. Mais, comme expliqué plus en amont, les raccourcis perdent le film et l'histoire se simplifie à l'extrême pour placer des bons sentiments comme on placerait des produits (coucou Sony !). A propos des acteurs principaux justement, ils sont limités. Tout particulièrement Chris Pratt qui ne devrait pas être filmé en gros plan aussi souvent. Un peu comme Mel Gibson dans Signs. Ses limites d'acteurs sont criantes, fait assez triste car le bougre met la gomme à l'écran. Quant à Jennifer Lawrence elle remplit convenablement l'écran. Elle est relativement moyenne, grasse et rosacée comme depuis le début de sa carrière. Mais sa couleur de cheveux tient tout le film. L'honneur est sauf.
Trop d'espace laisser au vaisseau des contradictions
Si on peut pardonner facilement une ou deux incongruités dans une histoire, même spatiale, il est difficile de ne pas voir des incohérences flagrantes. La première, que toutes les personnes présentes avec votre serviteur ont vu, c'est le fait qu'alors qu'un poste de commande où se trouve Jennifer Lawrence est brulant, à tel point qu'elle est obligée de mettre son haut sur le levier qu'elle est supposée baisser, elle touche, dans un réflexe de jeu, le bord de la console ou se trouve la manette. Sans cri, sans brulure. Elle s'y appuie même ! Et il y a d'autres erreurs de la même trempe. Frustrant de constater de si évidentes fautes alors qu'il y a de très belles scènes, comme toutes celles montrant l'extérieur de la station spatiale, au design très proche de ce qui risque d'être un jour construit, ou celle de la piscine sans gravité …
Au final, nous avons droit une nouvelle fois à un film agréable mais mi-cuit, qui est solide dans son premier acte, tant dans le domaine des idées que sur le langage cinématographique basique mais efficace qu'il développe mais qui pêche par un troisième acte qui affadit le propos et casse ce qui avait été installé une heure avant. Et cette chanson de générique finale … Horrible et bien trop pressée de nous envahir les oreilles.
Dommage pour l'hommage et l'humour. A quand une aventure spatiale plus radicale ? La prochaine fois peut-être …