Savages. Qui sont les savages ? Ah vous aimeriez bien le savoir, hein ! Eh bien vous avez de la chance : si vous avez lu deux-trois livres au collège, il ne vous faudra pas plus de 5 minutes après le générique de début pour comprendre que le savage, c'est vous, c'est moi, c'est la société et ses travers purulents qui donnent envie d'écouter du pleymo et de mettre des pulls CCCP.
Vous pourriez me dire que je suis un puteau (masculin de pute) à dévoiler des trucs comme ça ; après tout, c'est vrai, vous n'avez peut-être pas lu de livres au collège. Rassurez-vous : Oliver Stone pense aux couches défavorisées et ne manque pas de faire revenir le mot dans la bouche des divers personnages durant tout le film, car Oliver, son truc, c'est d'asséner des trucs subtils en vous les envoyant sur la gueule ficelés avec un parpaing.
Mais revenons au film. Analyse des forces en présence...nous avons d'un côté :
- Les jeunes baba cool, avec d'un côté le gant de velours, qui bosse dans l'humanitaire en Afrique, veut construire de l'éolien et du solaire. Évidemment, il a des rastas, car je vous le rappelle nous sommes dans un FILM SUBTIL. De l'autre côté, le poing de fer, ex-navy seal qui était de tous les combats et qui est allé en Afghanistan pour ramener de la drogue (??). Un déglingo on vous dit, d'ailleurs un jour il m'a confié au petit-déjeuner que "ya que les PD qui ont peur de la mort" en tartinant de l'acide sulfurique sur sa biscotte.
- Les mexicains, qui sont mexicains, à savoir fourbes, violents, mafieux, tortionnaires, moustachus. Bref des mecs du tiers-monde quoi.
Ah, j'ai oublié de parler de la pute. Nous avons donc Blake Lively, potiche qui respire la sexualité et voix off de son état, qui dès le début nous spoile qu'elle meurt peut-être à la fin (spoil : ce n'est pas un spoil, ou peut-être que si, ou peut-être qu'ils étaient tous morts depuis le début). Ensuite on la voit pendant 15 minutes profiter du soleil, faire son sourire Colgate sur la plage et kiffer la life de A à Z, tellement qu'elle en oublie de se déshabiller pour faire l'amour avec le poing de fer. Poing de fer qui doit finir par avoir mal à la bite à force de ne jamais retirer la culotte de Pute (nous l’appellerons désormais comme ceci). Oliver Stone est de toute évidence amoureux de son actrice, ça se voit à sa mise en valeur dans les plans et à son absence de nudité même dans les scènes les plus torrides. Enfin, ça ou il adore le cul de Poing de fer.
Voilà voilà, donc des jeunes qui kiffent la life et qui sont devenus riches en vendant de la guedro de haute qualité. Puis le film commence vraiment : Gant de velours rentre de voyage et se fait accueillir par ses deux potes, Poing et Pute. Il en profite pour embrasser sa copine (car oui, Pute est sa copine aussi, vous ai-je seulement dit que c'était une pute ?), ils décident d'arrêter le biz de la drogue pour aller vivre sur une île déserte comme les gauchisses bobos qu'ils sont, mais voilà, les mexicains avec qui ils font commerce ne l'entendent pas de cette oreille.
S'ensuit une histoire d'enlèvement, de chantage, de crime et d'apprentissage de la brutalité, bref, aller plus loin serait spoiler. Il y a également du sexe, du SEXE ! Mais tout habillé.
Le trafic de drogue : OK.
Les explosions au semtex : OK.
Les fusillades et assassinats à bout portant : OK.
Les tortures avec les yeux qui sortent des orbites : OK.
Les crémations vivantes : OK.
Salma Hayek ridée comme un accordéon et avec une perruque de pute de l'Est : OK.
Un clitoris : SAINTE-MARIE-MERE-DE-DIEU QUELLE HORREUR VITE CACHEZ MOI CAAAAAA *râles baveux*
Bon, on pourrait croire que ce film est le pire film de l'univers, mais en vérité il n'en est rien. Il est même correct, grâce à un bon casting (Benicio Del Toro dans le rôle le plus classe de sa vie), une bonne réal et à un rythme soutenu. Par contre ne cherchez pas en lui le film ultime sur les cartels et la perte de l'innocence. pour ça, allez plutôt voir Traffic de Soderbergh.