Yin et yang...

Stray est un petit film de SF/Fantastique qui est passé plutôt inaperçu. Cela peut se comprendre par le fait qu'il n'a pas de grosse tête d'affiche, c'est le premier (et le seul pour l'instant) long métrage du réalisateur qui est plutôt habitué aux publicités et clips vidéos, ce qui de premier abord ne donne pas particulièrement envie. Bien que le film n'ait au final pas grand intérêt dans son ensemble, il y réside quand même quelques bonnes idées et de jolis visuels.

Lorsque la détective Murphy arrive sur les lieux de l'incident sur lequel elle vient d'être appelée, elle sent rapidement qu'il y a quelque chose d'étrange dans cette affaire. Une femme en pied totalement carbonisée trône au centre d'un hangar et pourtant aucun feu n'a été déclaré et aucune trace d'un quelconque incendie n'est visible. Elle va ainsi être emmenée à interroger la fille et la mère de la victime, mais les choses prennent rapidement une tournure inattendue qui va l'obliger à protéger la jeune fille d'un mystérieux tueur.

Le film tourne autour d'une histoire de pouvoirs ancestraux et d'une héroïne qui n'arrive pas à le contrôler et qui doit s'éveiller en se retrouvant face au danger. Très classique dans le genre, le film ne pousse pas l'histoire très loin et n'apporte rien d'original. On retrouve une approche très manichéenne dont les « Etats-Uniens » n'arrivent pas à se débarrasser dans le traitement des pouvoirs. D'un côté le pouvoir lumineux, représentant la vie chez l'héroïne face à un pouvoir sombre et représentant la mort chez son antagoniste. Il ne faudrait quand même pas qu'on se trompe entre le gentil et le méchant, ça ferait mauvais genre ! Le scénariste essai de nous rattacher ça à de la légende japonaise histoire de dire que ça n'a rien à voir avec du super-pouvoir, c'est un don ancestral, mais ça n'apporte pas grand chose car pas du tout exploité. C'est donc dommage de se retrouver avec une histoire aussi pauvre car il y avait du potentiel et quelques idées sympa et c'est ce qui m'avait attiré au départ.

On peut quand même saluer le travail sur l'image et les effets visuels très corrects pour ce type de production. Rien de trop extravagant, et cette sobriété permet d'avoir quelque chose de beau à regarder. Le seul reproche que je ferai sur cet aspect du film est l'utilisation un peu excessive de l'effet pièce remplie de poussière ou autres particules diverses traversées par la lumière. Sur certaines scènes, l'effet est très beau et donne une ambiance qui va très bien avec le sujet et le film. Mais le faire quatre ou cinq fois en 1h30, là on voit juste que le réalisateur a envie de se faire plaisir avec un effet qu'il aime et ça fait perdre tout le charme.

Côté distribution, je ne connaissais que Karen Fukuhara que l'on connaît pour son rôle très loquace de « La fille » dans The boys ou celui de Katana dans le premier Suicide Squad. Elle s'en sort plutôt bien, mais c'est juste dommage de prendre une actrice de 30 ans (ok 28...) pour jouer une gamine de 18 ans, une autre mauvaise habitude des USAiens qui ne savent pas faire jouer des ado ou jeunes adultes dans leurs propres rôles. Elle reste néanmoins crédible et tiens bien son personnage. Elle est accompagnée de Christine Woods qui incarne la détective Murphy. Rien d'exceptionnel, on est vraiment sur ce rôle standard de flic un peu désabusé qui n'attend plus grand chose de la vie et qui va retrouver la gnaque grâce à son affaire. Un petit rôle également pour le chanteur/acteur japonais Miyavi (que l'on a également vu il y a peu dans Kate) qui joue un vilain assez caricatural avec une tendance à surjouer un peu.

Un film assez décevant et qui manque d'originalité et c'est dommage car il y avait du potentiel. Je ne vais pas forcément le recommander, mais ça peut rester une distraction satisfaisante pour une soirée d'ennui, ça fait passer 1h30.