Je pense que ce sera moins une critique et plus un billet d'humeur, ici. Pourquoi ? Car il s'agit d'un sujet qui anime la colère en moi, de savoir que les efforts de reconstitution de l'Histoire de l'Afrique ont été réduits à néant par l'incursion islamiste me reste encore sur le coeur. L'Afrique sub-saharienne est magique, culturelle, exceptionnelle. La Terre des griots, c'est la Terre sur laquelle circulent les griots pour partager la culture orale que leurs ancêtres leur léguait, et cette Terre prend notamment ses racines à Tombouctou. Mêlant Art et religion dans de somptueux chants, ils avaient lentement métamorphosé l'image de l'Islam dans cette région. Pour qui a connu ces vastes régions, la colère ne peut que l'habiter en voyant les dégâts occasionnés.
Ce film m'a rendu la beauté et les images, mais aussi la colère et le malaise. Pourtant, je ne lui ai donné que 6 car il s'essouffle par la suite. Il s'agit d'une série de portrait, de tableaux et d'images. L'histoire qu'on y raconte suite à la mort qui survient n'est réellement qu'anecdotique. Toute la beauté du film réside dans ses 30 premières minutes, tant par ses images que par ses phrases. La confrontation de l'incompréhension mutuelle et du malaise qui habite jusqu'aux oppresseurs participant, malgré eux, à un Djihad sans la sagesse du Coran. La destruction du passé, aussi importante soit-elle, n'atteint pas en profondeur cette culture. Car s'il est possible de détruire les écrits et les objets, on ne peut détruire une culture orale.
Terre de griots, te voilà terre de dévots, mais tu retrouveras ton passé j'en suis persuadé.