Magie magie, et vos idées ont du génie

Dans la série des RPG méconnus, il y a Surging Aura, un jeu vidéo de Sega sorti en 1994 sur Megadrive. Ce RPG faisait partie du projet « Mega Role-Play Project » de la firme du hérisson bleu, aux côtés de Soleil et La Légende de Thor, deux jeux sortis sous nos latitudes. Seul Surging Aura sera resté au Japon : mais-est-ce vraiment un mal ?

Le scénario de base met le joueur dans la peau d'un jeune prince envoyé 20 ans dans le passé afin de sauver son futur menacé par le seigneur des ténèbres local : pas de surprises de ce côté-là, l'histoire restera classique et avec un déroulement qui l'est tout autant.
Assez court (compter entre 15 et 20 heures pour en voir le bout), ce titre s'avère être même franchement moyen : si on peut pardonner le classicisme du scénario, il est tout de même dommage que le jeu se contente d'enchainer des donjons et des villes qui se ressemblent tous, en changeant au passage automatiquement de coéquipiers au gré de l'avancée de l'histoire (seulement trois personnages sont jouables à la fois). La difficulté est également assez inégale et le système d'équipement n'est absolument pas des plus pratiques : essayer obligatoirement toutes les nouvelles armes et armures une par une pour savoir si elles améliorent ou non les statistiques du personnage, ça devient vite lourd.

N'y allons pas par quatre chemins : le principal intérêt de Surging Aura ne réside donc absolument pas dans son scénario et encore moins dans ses personnages, très transparents et pas vraiment marquants, mais dans son système de combat et plus particulièrement le système de magie. Et oui, pas question de bourriner avec son épée dans ce jeu ; le personnage principal que l'on contrôle est un mage, et il faudra se battre à base d'invocations.
La magie est divisée en six sphères, chacune correspondant à un élément, formant un total de 36 sorts. Pour ne pas faciliter les choses, quelques ennemis possèdent des anti-sorts qui peuvent annuler la magie d'un certain élément lancée par le héros. Bien entendu, ces anti-sorts changent au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu...

Délicieusement illustré par Inomata Mutsumi, ce qui frappe en regardant des images de Surging Aura c'est son côté très Phantasy Star, les sprites et l'univers semblant basés quasiment sur le moteur de Phantasy Star IV. Mais la ressemblance reste purement visuelle, le reste n'ayant pas grand-chose à voir. C'est donc assez joli à regarder mais cela reste très inégal à ce niveau-là : les environnements sont parfois très vides et dépouillés et très similaires, mais les sprites et les quelques scènes version « anime » sont plutôt agréables à l'œil. Ce qui saute davantage aux yeux sont les animations, rarement on aura vu des sorts aussi bien animés sur Megadrive, et le sort ultime avec la magie d'eau est franchement beau à voir. Côté musique, on pourra oublier, ces dernières étant au final très peu nombreuses.
Le reste est sans surprise mais on en ressort avec l'impression de n'avoir eu droit qu'à un morceau d'un gros RPG nettement plus ambitieux, et je ne serais pas étonnée que des pans du scénario soient passés à la trappe tellement certaines scènes et événements se déroulent de façon plus qu'étrange.

Ce Surging Aura reste bien en deçà des deux autres titres de ce « Mega Role-Play Project » et fait pâle figure face aux Phantasy Star sortis sur la même console : ce RPG de Sega est une petite curiosité, certes jolie, mais pas vraiment indispensable.