Tea is felicity in a mug.
Quand elle est sortie, la première idée qui m'est venue, c'est "un concept original, enfin!", avant ça le mot "mentaliste" était pour beaucoup totalement inconnu - même si le concept d'enquêtes policières menées par un expert original était déjà usé jusqu’à l'os, un mentaliste, c'était original -, puis des tas d'autres séries sur le même thème ont émergé (avant comme après), et toute sa belle originalité s'est émaillée - d'autant plus avec le temps.
C'était en 2008, sortait cet ovni, The Mentalist, que j'ai suivit au départ puis laissé à l'abandon, lassée mais sans pour autant ne plus l'aimer.
Je me contentait d'en capter un épisode de temps à autres, sans vraiment le regarder, au détour de zappings sur ma télé aujourd'hui débranchée, chez une amie chez qui l'un des cohabitant le regarde fréquemment - en somme je ne le regardait plus que d'un œil et pas dans l'ordre. *
Je m'en était désintéressée.
[* A la base diffusée pour la première fois en 2010 sur TF1, la chaine avait décidé de ne pas diffuser les épisodes dans l'ordre. ]
Je me suis remise au Mentalist en décembre, pour survivre au hiatus hivernal et donc à l'arrêt momentané des autres séries que je suis.
J'ai retrouvé cet enthousiasme que j'avais au début, une certaine fascination pour ce dont notre cerveau est capable, et une profonde empathie pour ce personnage brisé mais toujours souriant, railleur comme un enfant.
Patrick Jane est de cette sorte de personnes, brillantes, drôles, mais très graves et mus par le poids d'un passé douloureux, sous ses airs de gamin malicieux se cache une personne sensible, dont la douleur l'écrase et le transporte à la fois.
C'est la complexité de ce personnage - et sa dualité - qui le rend attachant.
A vrai dire le seul défaut de cette série est sa longueur, ce n'est qu'à partir de la quatrième saison que l'intrigue autours de son antagoniste, John le Rouge, s'intensifie, avant cela la série est surtout faite d'enquêtes indépendantes de cette intrigue globale.
Non moins intéressantes car les intrigues relationnelles entre les différents personnages sont par ailleurs digne d'intérêt.
De plus sur cet axe les scénaristes ont su répondre aux attentes du public en créant un lien fort entre Jane et Lisbon à partir de la cinquième saison. Car le public - moi compris - est un coeur tendre qui veut de la romance et des liens sincères, d'amitié comme d'amour.
Les intrigues relationnelles évoluent donc dans le sens qu'on voulait qu'elles aillent, les scénaristes ont été assez intelligents pour le comprendre et anticiper notre engouement.
Attendre si longtemps - pour ces intrigues relationnelles comme pour l'intrigue globale - était judicieux, non seulement pour nous tenir en haleine, mais pour amplifier l'excitation lors de l'aboutissement de cette attente.
C'était en fait un faux défaut, qui explique qu'on soit resté jusqu'à six saisons sans perdre notre intérêt.
En somme, alors que je ne m'y attendait pas, cette série m'a embarquée avec elle, elle m'a fait rire - Simon Baker a su apporter cette touche d'humour british caractéristique, dans le même temps que les autres personnages nous font rire par leurs personnalités -, m'a émue aux larmes, m'a fait trépigner de joie; tout un panel d'émotions qui font qu'on aime cette série et qu'on continue de la suivre avec intérêt.
Cette petite série modeste s'avère être excellente et profondément addictive. Il suffisait simplement que je la revoie en entier, et dans l'ordre, que je la suive simplement et consciencieusement- chose que je n'avais pas fait au départ -, pour que je me rende compte qu'elle me plaisait à ce point là.
Des personnages attachants,une ambiance et une intrigue captivante, des enquêtes qui fascinent et amusent, de bons acteurs, une BO magnifique signée par Blake Neely, un mélange d'humour, de joie, de compassion, de peine, de peur, une fascination profonde pour la psychologie des personnages - tout ça fait que cette série mérite d'être vue du début à la fin, elle en vaut vraiment la peine.