Quels voraces, ces Sud-Coréens !

Non contents de bouffer les plates-bandes du cinéma américain en matière de thrillers et de films d'action --- avec une surenchère de violence devenue l'estampille du Made in Korea ---, ces tenaces Sud-Coréens semblent persister à grignoter le menu Zombies. Et pour cause, les morts-vivants, c'est par définition de l'outrance, encore de l'outrance (donc, Y-a-bon pour le cinéma péninsulaire).

Ici, le récit se situe à la période Joseon (comme tout ce qui est un peu ancien → Joseon). Je passe d'ailleurs sur la mise en scène de la Corée du Sud par elle-même, l'expression de ses fantasmes, de sa gloire imaginaire, de l'histoire revisitée (sabrage à la japonaise, virevolte à la chinoise, etc.), de son rapport si difficile à l'autre...

This all started because of a foreign merchant ship.

On retrouve dans le film de Kim Sung-hoon la plupart des travers du cinéma sud-coréen : obsession de la bouffe, passion de l'embrouille et des intrigues familiales, acteurs qui surjouent, incapacité à faire court, agitation inutile, scénario indigent, pathos++...

Les caractéristiques positives de ce cinéma sont également là : photographie léchée, moments élégants, savoir-faire dans l'application du modèle américain.

Sont donc servis, sur fond de capes et d'épées locales, de beaux zombies sanguinaires, de splendides grognements, moult démembrements, des litres d'hémoglobine...

C'est tout à la fois copieux, fade et indigeste.

-- Mais c'est une superbe et violente allégorie sur les maléfices du pouvoir, sur l'ambition destructrice qu'il engendr...

-- Ta gueule !

Nous eussions aimé que le chef relevât la toque et ne se soumît pas aux recettes de l'époque, qu'il fût moins... rampant.

Si vous voulez déguster du cinéma sud-coréen personnel et de qualité : Funérailles, Adresse inconnue, A Bloody Aria, Blood Island (Bedevilled), The Chaser, Memories of Murder...

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