Activité sur L'Œil en feu
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Orbitor II : Corpul
2002 • livre de Mircea Cărtărescu
Résumé : Voyage dans un Bucarest tantôt réel tantôt imaginaire, L’œil en feu déroule une spirale de souvenirs, de visions et de rêves éveillés. Dans un livre-kaléidoscope où la ville, la mémoire et le corps du narrateur ne font plus qu'un, Mircea Cărtărescu déploie une fresque historique qui s'assemble par fragments. C'est d'abord l'histoire de Vassili, l'enfant sans ombre qui devient capitaine des pompiers dans le Bucarest pittoresque de la fin du XIXe siècle. Puis, dans le carcan de cauchemar de la Roumanie des années 50 et 60, l'enfance du narrateur lui-même, où le rêve façonne entièrement une réalité devenue monstrueuse. Livre-carrefour de l’œuvre de Cărtărescu, que beaucoup comparent aujourd'hui à Borges, L’œil en feu transforme le regard de l'enfance en prisme poétique et fantastique qui capte l'histoire de la Roumanie en une série de fulgurantes apparitions.
"Quoique personne ne lui eût promis qu’après sa mort l’eau et l’Esprit saint la ressusciteraient et la rendraient pareille aux anges du bon Dieu, la grande larve du cerf-volant sentit soudain monter en elle une étrange anxiété qui lui fit désirer un autre monde. Les chemins sans fin qu’elle avait creusés au cœur du chêne et marqués de phéromones et de longs filets de déjections, les doux vaisseaux de sève et les amères fibres sèches, l’irruption dans le labyrinthe d’une autre larve et leur affro...
Le 9 sept. 2022
"L’œil de Shiva inventa ensuite la peau. Il la fit épaisse, molle et chaude, appuyée à de minces couches de graisse. Il la couvrit, telle une aile de papillon, de petites écailles cornées et souples qui scintillaient et se desquamaient peu à peu. Son côté intérieur, de verre étamé comme le creux d’un thermos, protégeait la chair sanguinolente contre les acides décapants de la réalité. Elle retenait les filaments nerveux qui, sinon, se seraient répandus dans les pièces et dans les rues, auraient ...
Le 9 sept. 2022
"Or donc, la ville et le monde environnant se concentraient à nouveau dans le point d’or en fusion de ma loupe. Les fleurs et les herbes entassées par ma mère sur la table et le rebord de la fenêtre embaumaient ma chambre et lui donnaient un air d’aquarium. Souvent, perdu dans cette jungle, je déchirais de mes ongles sales le frêle calice d’un bégonia, je l’ouvrais et je frottais doucement entre mes doigts la pâte farineuse de ses ovaires logés dans une sorte de chair vitreuse qui sentait fort l...
Le 9 sept. 2022
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