Si on résume le film, c'est l'histoire d'un couple en procédure de divorce. Mais alors qu'est-ce qu'il y a de bien intéressant et captivant dans ce film pour que ça dure 2h16 !?

Eh bien maintenant, laissez-moi énumérer ses force. Marriage Story est ce que j'aime appeler, un film émotionnel. Pour moi c'est un genre. Le genre Emotionnel. C'est à dire que l'on consacre plus de temps sur les sentiments, les émotions, le caractère, la personnalité, la psychologie des personnages plutôt que de l'histoire en elle-même. En tant que spectateur, suivre les émotions des protagonistes nous permet davantage de nous placer dans leur corps et leur pensée et de ressentir toutes leurs joies, leurs peines et j'en passe. On retrouve bien cet aspect psychologique dans ce film. L'un et l'une s'appréciant toujours désirent un accord mutuel mais ils ont leurs exigences impliquant le fait d'imposer et de se créer du tord malgré eux. Contre leur gré.

Dans une majorité de cas de couples en instance de se séparer, on se demande, depuis un œil externe, s'ils ont déjà été heureux ensemble tellement ils se détestent. Ici dans le corps du récit, on comprend qu'ils en sont à l'épilogue de leur vie de couple, ils n'osent pas se parler, ni se toucher. La scène d'introduction est une très bonne idée car à l'inverse, au démarrage du film (à la lecture des lettres) on se demande ce qui a bien pu les pousser à divorcer tellement ils semblent chacun s'éprouver mutuellement beaucoup de bonté et de qualités. Je pense d'ailleurs que s'ils s'étaient parlés dès le départ quand ça n'allait pas, s'ils s'étaient dit les choses comme lors de leur terrifiante engueulade qui au passage est incroyablement bien joué par les deux acteurs, alors peut-être qu'ils auraient su passer outre la séparation, se trouver un terrain d'entente. On met l'accent sur un problème récurrent, la communication !

Je viens d'en parler brièvement. Autre point fort, la qualité de jeu des acteurs. Adam Driver et Scarlett Johansson font la pair. Tout deux ont un talent hypnotique leur permettant de maintenir notre attention sur eux dans leur bac à sable (l'espace de la pièce). Cela donne aussi une opportunité supplémentaire, une infinité de cartes à jouer pour Noah Baumbach au niveau de la mise en scène et du découpage technique. D'où les nombreux plans séquences et...au final, la durée du film. Le moment où Charlie, se met à genoux après leur grosse engueulade et pleur de toutes ses forces est d'un réalisme bluffant ! J'ai apprécié aussi le jeu (ou la mouvance naturelle) de Alan Alda.

C'est aussi une histoire simple mais très bien structuré et de bonne qualité scénaristique. Au final, les 2h16 on peut s'en passer, mais on peut aussi les accepter gracieusement. Je n'ai pas ressenti de moment lassant lors de mon visionnage.

J'attribue donc la note de 8 car Marriage Story s'exploite parfaitement pour l'histoire qu'il y a à raconter mais je n'ai pas eu le ressenti d'un chef d'œuvre pour autant.

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