Ou une méga flemme. Ou peut-être les deux. A vous de choisir.

Empire of Sin parait de prime abord une très bonne idée. Un jeu tactique, au tour par tour en TPS, dans un Chicago divisé par les gangs, tout cela dans un jazz des années 30, un style visuel art déco omniprésent. Vous avez un large choix de boss pour commencer le jeu, puis encore plus de personnages à disposition pour vous aider dans vos réglages de comptes urbains.

J’étais Goldie Garneau, une jeune de Montréal, lancée dans les cabarets et autres boites de nuits. Je m’étais allié à Al Capone et envisageais de faire alliance jusqu’à ce qu’il ne reste que nous deux. Des coups de lames de rasoirs, quelques tommies, et des grenades et les speakeasy (bars), brasseries et casino sont à moi. Je manque d’argent pour les améliorer. Je décide donc de vendre ma bibine sans valeur et en la faisant passer pour du whisky, rare breuvage durant la prohibition.

Mais d’autres gangs attaquent mes propriétés, je me défends, réussi, parfois perds. Je fais des réunions, de la parlote, de la diplomatie. J’entube les autres gangs pour les avoir dans la poche et contrôler Chicago. C’est difficile, lent, mais je compte y arriver. Mais ça, ce n’est que lors des sept premières heures de jeu. Eh oui, parce que, pour des raisons qui m’échappent, j’ai pu améliorer tous mes institutions gratuitement (un accord que j’ai passé ? Un bug du jeu ? La faible difficulté ?) et me faire plus d’argent.

J’ai pu revendre ma bibine en la faisant passer pour du whisky de façon infinie, me faisant des centaines de milliers de dollars en quelques heures. Une fois cela fait, j’ai recruté 11 mercenaires. J’étais certes, en déficit, mais le temps est arrêté lors des combats (et l’argent ne descend pas). J’ai donc pu attaquer extrêmement facilement tous les QG des autres factions. A terme, je tuais tout le monde, n’avait plus de défi.

Ce genre de choses ne devrait pas arriver du tout. J’ai évolué beaucoup trop vite. Et certes, j’avais une basse difficulté, mais je suppose qu’un niveau plus haut ne propose que de jouer un peu plus longtemps pour arriver au même résultat, une sorte de difficulté synthétique.

Niveau game design, c’est le désert. Les casinos, speakeasy, bordels et autres ne changent pas. Alors, on peut penser, mais t’inquiète, les skins vont changer d’un quartier à l’autre, comme une récompense, une découverte lorsque l’on arrive dans un niveau quartier. Non. Sur toute la map, c’est le même skin. Même lorsque vous les améliorer, le skin ne change pas. Ça c’est de la flemme. Le jeu est déjà bien rébarbatif, mais si, en plus, vous ne changez aucun décor intérieur, il va y avoir un problème. Les combats en extérieurs se ressemblent tous (les rues étant réalistes, on se retrouve à faire le même combat contre des skins d’ennemis différents, dans des rues semblables, qu’elles soient dans le nord au port ou dans le sud à Chinatown. Ça c’est de la flemme. C’est dommage car la musique, le HUD art déco et les armes assez diverses donnent un bon ton au jeu.

Les personnages ont quasiment tous les mêmes atouts et limite à un rôle sniper, machine-gunner et fusilleur à pompe (oui, ça existe.) et ont presque tous le même arbre de compétences.

Les IA sont justes complètement connes. Al Capone me fait la guerre, un jour (in-game) plus tard, je lui demande la paix, il accepte. Je revends encore et encore de l’alcool trafiqué, découvert parfois, et les factions me payent toujours.

La diplomatie n’est pas mauvaise (semblable à celle de HoI IV cependant, donc assez faible).

Un jeu pas fini, un jeu ennuyeux au bout de 10h de jeu car bien trop simple, une difficulté supplémentaire fade, des décors simples, ennuyeux, et des personnages qui se ressemblent tous dans leurs attributs. Le jeu aurait pu être bien plus. J’ai hâte de voir la cargaison de DLC que va nous proposer Paradox.

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