Quelle déception. Quelle nullité.

Au vu du casting (Amber Heard...beurk), de base, je n'attendais pas grand chose...ça s'est confirmé, et c'est pire que ce que je craignais.

Grande fan du bouquin, lu lu et relu, j'attendais néanmoins cette adaptation avec impatience, en essayant de me persuader que j'allais avoir une bonne surprise. J'avais énormément apprécié la série des années 90, elle a des défauts, mais aussi des qualités, dont celle de retranscrire l'univers du Maître, et d'avoir des personnages fidèles. Sans parler de l'ambiance qui fleure bon les années 90 et la fin du monde.

Ceci dit, je suis peut-être trop influencée par cette vieille série, dont j'ai du mal à me décoller, tant j'avais associé les personnages à ceux du roman.

Ce qui ressort là pour moi? C'est qu'il n'y a aucune âme, et qu'en plus ce n'est pas bien joué...c'est lisse, plat, sans relief.

Ils ont changé le caractère des personnages : -Frannie : elle a autant de prestance qu'un bidet. Elle n'est plus la gentille gourde du livre, c'est devenu une méchante gourde. Bon OK, de base, son personnage m'insupporte...elle ne sert à rien, ne transmet rien. On a envie de la tarter. -Stu : il s'est transformé en un adorable rat de laboratoire, et n'est plus un "péquenaud" rustre. C'est un gentil toutou sans histoire. C'est un ancien militaire dont la femme, infirmière, est morte dans un accident de voiture...l'acteur n'a aucun charisme. Et je ne vois pas l'intérêt de changer son histoire personnelle. Je ne relèverai pas le passage, par exemple, où il apprend la mort de ses amis, car on lui aurait annoncé qu'il n'y a plus de café, ça aurait été la même réaction. Jeu d'acteur d'une nullité affligeante. Il paraît qu'il est bon en temps normal. J'en sais rien, je ne le connais pas. -Rita : assez fidèle. J'ai apprécié le jeu d'Heather Graham. Elle est bien au-dessus du lot. -Harold : l'acteur a compris le personnage. Malheureusement, il en fait trop. C'est surjoué. Mais ça passe. -Larry : pas mauvais. Mais bon...il y avait des trésors de psychologie à déployer, notamment son combat pour devenir un homme "bien". Mais c'est survolé et c'est dommage. -Nadine : elle n'a rien, rien, rien de la Nadine du roman...pas fondamentalement mauvaise. Mais elle a fait avec ce qu'on lui a donné. -Joe : Houhou, le gamin sauvage fait trooop peur...il ne sert à rien et fait de la figuration. -Lloyd : ils en ont fait une sorte de clown grotesque. Il est caricatural. Pas mauvais dans le jeu d'acteur, mais aux antipodes de ce qu'il est dans le livre. Ça peut surprendre. Je n'ai pas détesté, mais là encore, personnage pas assez fouillé et c'est dommage. On passe trop vite sur sa "rédemption" (qui n'existe d'ailleurs pas dans le livre). -Randy Flagg : Très bon. Le seul qui tire son épingle du jeu. Malheureusement, il a atterri dans une bouse. -Nick : un des personnages les plus importants dans le livre...Mon Dieu ce qu'ils en ont fait. Son personnage est totalement passé à la trappe. Il est inexistant. Quel dommage, mais quel dommage........comment peut-on passer sur son rôle comme ça? -Tom : Bah, il joue le rôle d'une personne attardée quoi. Sa complicité avec Nick est complètement passée sous silence. Affligeant. -Ray : aussi sympathique que Ralph dans le roman. Elle reprend bien le personnage, elle a une tête sympathique. Elle est bien. -Julie Lawry : très bien dans son rôle de tarée pétasse.

La trame de base est fidèle, mais ils ont voulu se la jouer "scénaristes qui apportent de la nouveauté", et c'est loupé. C'est nul. Stu qui se retrouve dans un bunker de luxe, qui fait ami-ami avec le médecin et avec le Général, non mais ils sont sérieux?? Fran qui tente de se suicider mais qui semble très bien prendre le fait d'enterrer son père?? Non mais VRAIMENT! Je suis pour la revisite, l'adaptation personnelle, mais quand c'est bien amené et qu'il y a un but, un style derrière. Là c'est surfait, survolé, sans intérêt. C'est limite prétentieux. On ne plonge pas dans la psychologie torturée des personnages.

Ce qui me gène également c'est qu'on sent toute la "bien-pensance" très-comme-il-faut à la mode. Ca suinte. Il faut rentrer dans les cases et faire plaisir à tout le monde. Larry est devenu noir, OK. Aucun problème. Mais ce qui me gène c'est le message forcé derrière. On dirait qu'ils cherchent à mettre leur quota pour dire : "vous avez vu comme on est trop gentils?". J'ai aussi eu un doute en voyant Campion...bon admettons. Nick est devenu un latino. Mais quand j'ai vu Ray Brentner (et non pas Ralph Brentner qui s'est donc carrément transformé en femme), j'ai hurlé de rire. Trop, c'est trop...c'est RIDICULE! Tout est calibré, polissé, il faut que ça rentre dans des cases, dans des clous. Ca se sent à 10 km, c'est fait sans finesse. C'est foutu. C'est bon détendez-vous, votre quota aux forceps vous l'avez.

Niveau ambiance fin du monde, et ben c'est simple : il n'y en a pas! La musique est totalement naze...on ne ressent aucune putain d'émotion...même dans la vieille série, on avait de l'émotion, notamment à la fin. Les personnages viennent de voir le monde s'écrouler, mais ça n'a pas l'air de les stresser plus que ça. Nadine a quand même son maquillage impeccable. Mère Abigaïl, elle, elle est quasi inexistante. C'est juste le personnage central hein...Puis j'adore Whoopi Goldberg, mais il faut voir comment ils l'ont accoutrée...Erreur de casting, et des artifices pathétiques. Elle n'a qu'un second rôle.

Les rêves sont ridicules, on se croirait à la fête foraine. Quant aux effets spéciaux...alors là on touche le fond. C'est moche, mais moche...

Pour ce qui est du système de flash back : c'est aussi soûlant qu'inutile. Là encore, effet de style raté. Cela n'apporte RIEN. Ça retire au contraire. On sait ce qui se passe 3 épisodes à l'avance. Chiant niveau suspense, pour ceux qui découvrent l'histoire.

C'est très dommage, également, d'avoir zappé l'écroulement du monde. Il y avait plein de passages intéressants, et une atmosphère à installer...Je pense notamment à la scène choc où Frannie regarde la TV après la mort de son père, totalement hébétée et tombe sur un programme dans lequel des gens se tuent en direct à la TV. Je pense également aux militaires qui se retournent contre la population, à la pagaille générale, aux mensonges d'Etat etc...pourquoi avoir oublié tout ça?

Le duel du bien (petite communauté proprette) contre le mal (société décadente) et d'une facilité sans nom. Dans le bouquin, la communauté du mal est en fait faite de gens pour la plupart "normaux" mais juste apeurés. L'alcool, la drogue, tout y est interdit. Là c'est la fête du slip. Sauf que dans ce cas là, autant y aller franco. Ce n'est pas le cas. La plupart des choses sont suggérées (les combats dans l'arêne par exemple). Si on veut faire du trash, on ne se dégonfle pas. Là on sent qu'ils restent sur les rails, et surtout ne font pas de vagues. C'est dommage et c'est nul. On retrouve le côté polissé qui dessert toute la série.

La fin, inventée, est ridicule !!! Oui, je sais, c'est King himself qui l'a voulue...Stu revient de Vegas mode "coucou c'est moi" (alors que dans le bouquin, il passe par plein d'épreuves et est sauvé par Tom). Pourquoi avoir effacé ça? Le rôle de Tom est vraiment volontairement mis à l'écart. Ca veut faire du bien pensant, mais visiblement mettre une personne handicapée mentale au centre de l'histoire, c'est plus dérangeant. En plus la scène des retrouvailles avec Frannie manque tellement d'émotions...Quitte à inventer une fin, j'aurais adoré que Randall arrive et bute toute la communauté, après le départ de Stu et Fran.

Pour conclure, le casting n'est pas bon, et ils n'ont pris aucun risque, ils sont bien restés dans le politiquement correct. Quel ratage...c'est limite honteux.

Mes préconisations : lire le bouquin, version intégrale, et voir la série des années 90. Et zapper cette daube.

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