Je n'aime pas tellement me faire secouer les tripes par un sujet de ce type, mais je reconnais que le réalisateur de 9 semaines 1/2 joue sur les nerfs du spectateur en un crescendo brillant qui fait basculer progressivement son film dans un climat de terreur, car à partir d'un point de départ banal qui n'est qu'une simple histoire de cul un peu plus charnelle que la normale, un homme va vivre une descente aux enfers qui va déboucher sur l'obsession, la démence et l'horreur. A ce titre, 2 fins furent tournées par Adrian Lyne ; celle qui est la plus logique fut exploitée en salles, alors que la fin initiale, refusée par les producteurs, était plus pessimiste. Le personnage d'Alex fait de Glenn Close une harceleuse pas si folle et manichéenne comme dans beaucoup d'intrigues de ce genre (même si elle a quand même un grain), car elle agit plus en bête traquée qu'en véritable irresponsable. Quant au personnage incarné par Mike Douglas, il n'apparait pas aussi innocent que les gentils héros habituels, il porte une part de responsabilité dans son calvaire par son insouciance et son égoïsme, mais il reste un peu en retrait derrière celui de Glenn Close qui phagocyte le film tant son personnage est intense. Leur scène d'amour au début est significative de cette relation fatale, elle est d'une gloutonnerie érotique proche de la frénésie. Mega succès en 1987, le film doit son triomphe aussi à la parfaite synergie existant entre son sujet et la période à laquelle il est sorti qui a vu une sorte d'apparition du sexe sans risque, sauf que là le risque est énorme ; on ne pourrait plus refaire un tel film de nos jours. Le réalisateur utilise souvent des effets un peu trop appuyés , la scène finale étant carrément abracadabrante, mais il livre un suspense à haute tension où l'on serre les fesses.

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