Il est parfois difficile de jauger à quel point le succès vient affecter l’inspiration créative d’un nabab du septième art. À certaines occasions, un grand expert de la caméra nous offre un film mineur. Une idée capturée au gré du vent et qu’il faut sortir coûte que coûte de sa cage, quitte à ne pas produire de grands moments. Reste cette perception dangereuse où le metteur en scène se repose un peu trop sur les lauriers de sa réputation.

Avec Oldboy, c’est le cinéma coréen dans son ensemble que Park Chan-wook a révélé au monde. Depuis, le réalisateur chevronné s’est attelé à la production de quantité de chefs-d’œuvre aux qualités variables, mais dont la puissance visuelle n’a jamais flanché. Decision to Leave (헤어질 결심), son dernier bébé, renverse la vapeur et semble faire fi de cette exigence qui fut si chère à la vision de son créateur.

Une histoire vieille comme le monde : Hae-Jun, détective méticuleux et bourreau de travail, enquête sur la mort d’un amoureux de l’escalade suite à une malheureuse chute en montagne. La femme de ce dernier, une immigrante chinoise, ne parait étrangement guère s’émouvoir de son trépas. Et si cet accident cachait malgré tout des secrets aux desseins ténébreux? La jeune demoiselle timide cacherait-elle, derrière son coréen cassé, une veuve noire prête à piquer?

Park Chan-wook n’a jamais caché son amour pour Hitchcock. Le cinéma coréen dans son ensemble a gagné ses lettres internationales de noblesse en s’inspirant de l’âge d’or hollywoodien. Et le genre policier, porté au nu grâce à des mastodontes comme Memories of Murder de l’ami Bong Joon-ho, a énormément gagné de terrain dans la péninsule méridionale. Il n’empêche qu’avec Decision to Leave, on a la nette impression que Park Chan-wook a atteint le fond du baril. Et qu’il gratte avec un peu trop d’enthousiasme le fond.

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Activité sur Decision to Leave