Al Pacino et de Niro en deux pissefroids aux méthodes brutales, se font face de part et d’autre de la loi. Ils peuplent un purgatoire aux allures de Los Angeles, délibérément terne, où leurs rêves -de justice pour l’un et de romance pour l’autre- ne les attendent pas. Ils entraînent dans leur obstination des figures féminines sans profondeur: une épouse épuisée, une amante à l’écart, et une jeune Natalie Portman en fille dépressive.

Car la violence est tantôt assourdissante, tantôt anticipée. Fusillades en caméra portée, règlements de compte à bout portant, mais aussi les faux farewells, allongés et montés en parallèle.

La rencontre entre les deux hommes sert de clef de voute au scénario, axe de symétrie où les rapports de force s'égalisent. « Heat » n’est pas qu’un film de braquage. C’est le portrait dédoublé d’une seule silhouette virile, violente, méticuleuse, et parfois sensible.

« Heat » a tout d’un film agréable à voir : les personnalités sont bien construites, le casting est enchantant, l’enchaînement des scènes est judicieux et les dialogues bien écrits. Néanmoins il manque un peu d’une ambiance propre. Le contexte assez classique du braquage et la bande originale qui ne se fait pas remarquer font porter aux deux protagonistes la responsabilité de faire la différence avec d’autres films bien menés. Mais le bouquet de virilité, de violence et de rigueur cachant une sensibilité ne donne encore une fois qu’un protagoniste de film d’action trop classique pour espérer marquer le spectateur.

Activité sur Heat