Si vous avez regardé ne serait-ce qu’un animé depuis le début de la seconde décennie de ce millénaire, il y a de forte chances que vous soyez tombé sur l’un de ceux où les protagonistes de l’histoire se retrouvent, bon gré mal gré, propulsés dans un univers virtuel façon MMO. Il paraitrait même qu’au Japon ce sous-genre de la fantasy aurait son petit nom : Isekai.

Les possibilités offertes par ce type de scénario sont énormes et peuvent mêler allègrement science-fiction et fantasy ce qui doit sans doute être le rêve défendu de beaucoup d’entre nous. Mais je crois qu’aucun de ces isekai n’est pour le moment sorti avec un pitch aussi Kdickien que celui-ci de Crosscode :

« Dans un futur lointain où le voyage spatial est une réalité, une entreprise de divertissement sobrement appelée Instatainement a TERRAFORME UN SATELLITE pour en faire le terrain de jeu de son futur MMO : CrossWorlds. Celui-ci plutôt que de confiner les joueurs dans un univers virtuel leur propose de jouer dans un environnement bien réel composé de toute pièce d’une matière révolutionnaire « l’instant matter » très légère, adaptable à l’infini où les joueurs s’incarnent dans des avatar via un simple casque de réalité augmenté qui retransmet avec une fidélité absolue les impulsions neuronales de notre cerveau »

Et ce jeu, fonctionne très bien. Pas d’evil mastermind pour enfermer des joueurs à l’intérieur, juste un rpg classique, jusqu’à Léa, notre héroïne, muette, amnésique et surtout coincée sur le jeu.

Je viens de prendre un sacré bout de temps pour introduire le contexte, mais si l’histoire est bien ficelé est agréable à suivre, crosscode s’appréciera surtout pour son gameplay et son ambiance. Le jeu s’inspirant tout simplement des meilleures références pour créer une expérience de jeu prenante pendant plusieurs dizaines d’heures.

Pour ce qui est de l’exploration le jeu ressemble beaucoup à un Zelda 2d. Les environnements sont grands et bourrés de secrets à découvrir qui ne sont accessibles qu’après avoir obtenu certains upgrades dans des donjons. Les donjons sont quand à eux, de véritables pépites d’inventivités, avec des énigmes qui demanderont réflexion, timing capacité d’adaptation, et bien sûr quelques combats contre des hordes de d’ennemis et de mini-boss afin de se défouler entre deux puzzles.

Léa gagne de l’expérience en combattant, et peut s’acheter de nouvelles compétences de combats et des boost de stats grâce à un système de sphérier (comme FFX, vous voyez le genre) qui possède quatre arbres secondaires qui se débloquent à des moments clef de l’aventure.

Au combat vous pouvez utiliser un combo de corps à corps, deux types d’attaques à distance des techniques spéciales et vous avez accès à un dash ainsi qu’une parade. Tout se joue beaucoup autour du timing notamment face aux boss qui sont facilement capables d’enchaîner à mort tout inconscient qui tenterait de les brutaliser sans respecter leurs patterns.

L’équilibrage du jeu est un autre excellent point, si le jeu ne se veut pas facile au niveau des combats, celui-ci n’est pas punitif pour autant, votre sauvegarde automatique vous ramènera automatiquement à l’entrée de la salle et le système d’instant travel permet rapidement de retourner vers une zone remplie d’ennemis au cas où l’on souhaiterait farmer son chemin jusqu’à la victoire.

En terme de contenu attendez vous à 25-30h pour une run classique, sachant que les contenus annexes sont nombreux et que boss annexes et loot rares attendent ceux-qui s’y intéressent (même s’il y a aussi son lot de mission fedex, mais je suis persuadé que c’est méta, après tout on joue à un jeu ou l’on joue à un mmo) Et je pense qu’il est facile de passer plus de 50h sur ce jeu. Au prix ou se vendent les jeux indés à leur actuelle, c’est plus que généreux.

Enfin j’aimerais aborder le fait que le jeu a été écrit avec beaucoup d’humour (il n’est pas disponible en français cependant) entre les blagues multi-linguistique (mini spoiler : un personnage s’appelle c’tron, l’épéiste s’appelle Schneider) les descriptions d’objets qui font sourire ou les commentaires méta de personnages secondaires, crosscode arrive à rendre son univers vivant, ne serait-ce qu’avec les pnj random qu’on peut croiser partout et qui courent dans tous les sens, comme dans un véritable mmo, ou la course contre la montre contre les personnages secondaires dans les donjons, qu’on peut gagner...ou perdre.

Avec un scénario digne de ce nom, une aventure riche en rebondissement, un gameplay varié, de l’exploration en veux-tu en voilà, des boss difficiles, crosscode donne l’impression d’être l’enfant naturel d’un Chrono trigger et d’un zelda alttp, qui s’il n’invente rien en lui-même utilise avec maestria tous les idées d’une longue lignée de rpg pour arriver à un produit final qui est vraiment difficile de prendre en défaut (allez si, la musique est un peu en retrait, voilà). Et en plus les dev ont promis de continuer à rajouter du contenu, y compris un postgame, pour ceux comme moi qui n’en auraient pas eu assez.

Activité sur CrossCode