Critique de 2013, je ne voulais pas la publier directement sur la page mais le texte est trop grand pour en faire une annotation de liste.

C'est un film très sobre, simple, lent, une réalisation basée quasi exclusivement à base de plan fixe, de suggestion, de non dits (le passé de la coach), et cette sobriété se ressent jusque dans le jeu de la mignonnette Rena Tanaka, qui fait preuve d'une maturité et d'une pudeure qui n'est pas sans rappeler Yûya Yagira de Nobody Knows ( le gosse), son jeu est incroyable, son simple regard nous fait passer autant d'émotions et de sentiments que 1000 mots ne pourraient jamais dire, sa prestation est vraiment incroyable. Et c'est vraiment dommage que ce genre d'actrices (et acteurs) de talents n'aient pas eu la carrière qu'ils méritaient, et ont disparu des écrans de cinéma aussi rapidement qu'ils sont apparu (j'ai peut-être pas vu beaucoup de films, mais je crois pas que le gosse de Nobody Knows ait fait de grands films par la suite?...).

Mais un des gros défauts du film pour moi se situe dans cette simplicité de sa réalisation, là où dans Linda Linda Linda cette simplicité servait de moteur aux acteurs, aux événements autours d'eux, rah cette introduction en travelling latéral..., cette utilisation de la musique, ces plans fixes du lycée en fin de métrage, ici j'ai trouvé l'ensemble globalement fade, les plans ne sont pas très travaillés, la photographie n'est pas des plus magnifique (difficile de juger à ce niveau là, la qualité du rip était pas terrible), biensur les longs plan fixe sur le visage mélancolique de Tanaka sont merveilleux, mais il n'y a pas grand chose de marquant à part ça je trouve, il n'y a pas vraiment de plan ou séquence qui m'ont véritablement scotché et vont rester indélébile dans ma mémoire. Et paradoxalement cette simplicité est parfois bafouée par des petits élans sentimentalistes assez peu compréhensibles...(la fin est magnifique, pourquoi on doit se taper ce "Bossy" en souvenir qui lui permet de se relever ? je trouve ça limite quoi) La relation amoureuse, les parents, les personnages secondaires qui sont laissés de côtés (même si le but était de se focaliser sur le personnage principal, c'est difficile de s'attacher aux autres...).

Mais vraiment le plus gros point fort de ce film c'est la narration, déjà les personnages sont très bien écrits, surtout Etsuko qui est au centre du film, une adolescente tout ce qu'il y a de plus banal, mais au caractère et à la vie monotone, taciturne, ennuyeuse, morose, elle représente peut-être ce malaise adolescent qui traverse la société japonaise ? et dont plusieurs réalisateur dont Sono Sion comme Shinji Sômai ont déjà dréssé le portrait? Et c'est par le sport que cette adolescente va trouver un sens à sa vie, ici il n'est nul question d'épanouissement extérieur (physique) mais d'épanouissement intérieur, c'est cette activité sportive qui l'aidera à s'ouvrir à ses coéquipières, à grandir, à se trouver un objectif, un point de repère. Et c'est vraiment magnifique, biensur ce parcours initiatique n'est pas tout blanc et linéaire comme peu l'être un My Secret Garden, Etsuko devra faire face aux conséquences sportives d'un point de vue physique, et mental aussi, puisque ces problèmes médicaux la feront chuter d'avantage, elle devra donc trouver les ressources nécessaires pour se relever et persévérer (d'où le final assez limite comme je l'ai dis).

Et puis l'idée la plus génial et émouvante du film se situe dans le titre "Give it all" , tout donner, ici il n'est nul question de gagner pour remporter la victoire, mais de se surpasser, non pas pour être première, mais pour ne pas être dernière, toute la différence est là, un message très fort plein d'espoirs. Et c'est cette vision du sport que j'adore (j'en pratique énormement), et qui est superbement exploitée ici, voir des filles se déchirer, pleurer, hurler, donner tout ce qu'elles ont pour ne pas être dernière c'est juste émouvant quoi, le final est juste à tomber... magnifique.

Activité sur Give It All