Pearl est une jeune fermière du Texas de 1918 qui vit avec sa mère stricte, et son père malade et paralysé. Elle passe ses journées à virevolter dans les étables, à danser avec sa fourche et à parler de ses rêves avec le bétail. Elle n'a qu'un rêve : devenir une star mondiale et quitter cette ferme dans laquelle elle suffoque à tout prix. Sa mère s'y oppose fermement, et son désir de tout plaquer et détruire toute chose qui s'oppose à son rêve ne fait que grandir.

Une thématique à laquelle beacoup de jeunes personnes entre 13 et 22 ans environ, comme moi, peuvent s'identifier.

Un des premiers films avec Mia Goth que je visionne, mais certainement pas le dernier! Je trouve qu'elle a parfaitement incarné le personnage de Pearl, une jeune femme frustrée, ambitieuse et prête à faire n'importe quoi pour réussir,

Jusqu'à tuer, sans aucune pitié

La rage, voire même la haine envers le foyer qui nous maintient loin de qui nous désirons devenir est parfaitement bien représentée à mon goût, du haut de mon adolescence, notamment à ses fameux cris déchirants et sauvages.

"I hate you!" à sa mère, durant une scène où elle apparaîssait calme (bon, ca se voyait qu'elle se retenait, bravo et merci Mia) et explosa soudainement, exactement comme beacoup de gens de mon âge contiennent leur rage envers certaines personnes au point de vouloir en hurler ses tripes à la personne en question. Oulàlà, this one hit close home for me. C'était un petit (gros) déjà vu pour moi.

Passons à la direction visuelle/niématographique du film, ce à quoi je suis sensible car je trouve que c'est la toute première forme de contact et de communication avec l'univers du film/le réalisateur et le spectateur.

Les plans sont crus, vastes et à la fois prêts à toucher. Les mouvements de caméras, lents et délibérés, ajoutent une 4e dimension au sentiment intense d'isolement et de frustration de Pearl.

J'ai utilisé le terme "crus". C'est le premier mot qui m'est passé à l'esprit.

Crus tels la viande d'un animal mort, laissé à pourrir dans un champ.

Crus tels l'ennui, la frustration, la rage et l'insatisfaction de Pearl de sa vie.

Crus tels la peur et l'anxiété, seule dans son lit, à se demander si peut être on y arrivera jamais? What if this is it?

Le gore est l'épouvante sont des parties majeures de film. Pearl peut être cruelle (gros spoil faites gaffe) :

Tuer des animaux sans pitié, imaginer son mari qui explose, puis doucher sa mère avec de l'eau bouillante, puis transpercer son compagnon avec une fourche et le jeter aux crocodile, puis étouffer son père avec une taie d'oreiller avant de décapiter sa copine. Et autres choses bien dérangeantes...

Malgré de nombreux actes ensanglantés, qu'elle n'a pas l'air de regretter, oh si, on remarque vite qu'elle en a des remords. Elle reste une jeune fille qui ne désire qu'être aimée et reconnue.

Cette peur et rage que l'on a, de rester dans le trou à tout jamais, de ne jamais y arriver, de ne jamais être aimé, de ne jamais pouvoir s'aimer ni devenir qui l'on aspire à devenir, mais seulement voir se transformer lentement et douloureusement en modèles que l'on déteste, ce qui ne fait rien d'autre qu'alimenter l'urge de se casser de l'où on vient, et de se détester.

Mais la maison finit toujours par nous manquer...

"Pearl", de Ti West, 2022, visionné le 23 août 2024.

-m★ry, bye bye :)

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