Faire un film politique tout en restant apolitique ? Oui, c’est possible. Civil War en est la preuve. On ne sait rien du casus belli, ce qui crée un non-sens majeur, surtout avec une ambition affichée de traiter d’un sujet aussi disruptif qu’une démocratie qui échoue au point de sombrer dans la guerre civile. Le récit reste figé, incapable de choisir un camp : ni véritable film de guerre, ni authentique plongée dans le journalisme en temps de conflit.

Les scènes s’enchaînent sans réelle cohérence, et les personnages, terriblement stéréotypés, manquent d’impact. La mise à mort et la passation de flambeau entre la "vieille" journaliste, interprétée par Kirsten Dunst, et la jeune génération, bien que prévisible dès les premières minutes, est exécutée de manière maladroite et risible. Cela reflète parfaitement l’aspect général de la production : tout est bien trop lisse, trop aseptisé, dépourvu de la moindre tension, de profondeur ou d’audace.

Pendant tout le visionnage, je n’ai pu m’empêcher de penser à Harrison’s Flowers, qui abordait des thématiques similaires avec bien plus de finesse, de profondeur, de radicalité et d’engagement, porté par un Adrien Brody qui crevait l’écran. Dans Civil War, tout sonne creux, comme si le film avait peur de se salir les mains. Résultat : un film sans nerf, sans âme, et surtout sans courage.

Activité sur Civil War