Cette critique comporte des spoilers

Ca y est, Universal tape du poing sur la table et entend bien imposer son univers cinématographique à l'image de Marvel et DC avec ce qui s’appellera le "Dark Universe" (dont Dracula Untold était le point de départ). Une démarche entreprise pour les mauvaises raisons, et qui risque de donner naissance à bon nombre d'étrons filmiques qui vont un à un anéantir tout ce qui a été imposé par les figures emblématiques du cinéma d'épouvante des années 1930-40.

C'est donc La Momie qui est mise à mal aujourd'hui, avec aux commandes Alex Kurtzman, un scénariste et producteur issu de la télévision, qui se voit confier ici son premier blockbuster (et ça se voit...)

Le film tombe en effet dans tous les écueils du film d'action d'été moyen, n'essayant à aucun moment de faire semblant d'être original. Mise en scène de sortie d'école (plans larges sur les explosions, inserts sur des pistolets de paint-ball et des dagues égyptiennes marque pouce, et des cadres plus serrés sur les combats à mains nues, le b.a-ba).

Concernant le scénario, plus d'un spectateur risque de s'arracher les cheveux. Niveau écriture, les personnages ne sont pas creusés et donc aucune empathie ne s'installe. On ne comprend pas leurs enjeux dans l'absolu et c'est assez pénible de les voir déambuler dans les quelques décors proposés et bâclés également.

Le film "prend son envol" lorsque l'on voit débarquer une sorte de S.H.I.E.L.D. (l'organisme rattaché aux super-individus chez Marvel) au milieu du film, qui se prétend être l'organisation spécialisée dans la lutte contre les forces du mal (avec beaucoup de focalisation sur des crânes, armes et accessoires qui laissent supposer que la majeure partie des créatures qui devraient apparaitre dans ce Dark Universe ont déjà été éliminées...)

On sent qu'Universal prend le train en marche, et que rien n'a le temps d'être posé. Du coup, on en prend plein la gueule de manière aléatoire, au détriment de la moindre notion de bon sens.

L'organisation en question est dirigée par un certain Docteur Jekyll (Russell Crowe), figure emblématique de la littérature et du cinéma connue pour la présence d'une dualité avec son alter-égo Mister Hyde, qui a permis de traiter une multitude de thématiques intéressantes. Ici, tout cela est balayé d'un revers de la main assez irrespectueusement pour traiter le personnage comme une espèce de Bruce Banner/Hulk à la ramasse. En parallèle, la couche d'humour artificiel qui surplombe l'ensemble et qui est désormais un prérequis sur ce type de films ne fonctionne à aucun moment.

Durant quasiment deux heures, le film est très mal rythmé et aurait gagné en efficacité si bon nombre des séquences dispensables avaient été enlevées.

Bref, ça s'annonce très mal pour le gros projet Universal, qui devrait occuper une bonne partie de leurs activités à venir. Espérons que les déceptions et les lynchages critiques et commerciaux qui s'annoncent les pousse à rediriger cet univers dans la bonne direction.

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