Formidable ode à la réhabilitation par le théâtre, ce film nous introduit à un groupe amateur au sein de la prison Sing Sing, une prison américaine classée catégorie sécurité maximale. Une introduction à la fois naturelle et directe, qui commence avec le monologue final du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, interprété par le personnage principal et co-créateur du groupe, alias Divine G.

Tiré d'une histoire vraie, le film met en scène pour la grande majorité des détenus jouant leur propre rôle, à l'exception du personnage principal, bien que le 'vrai' Divine G fasse une apparition au début du film.

Jouée avec les tripes, l'histoire s'attarde sur la préparation du nouveau spectacle - une comédie patchwork autour d'un prince d'Egypte qui voyage dans le temps, rien que ça-, et les dynamiques du groupe, notamment suite à l'arrivée d'une nouvelle recrue. Prenant le partide valoriser la puissance libératrice et salvatrice des mots et gestes de théâtre, plus forts que les violences physiques carcérales, le film montre les connexions qui se tissent entre ces acteurs d'un jour. Une foi dans l'humanité qui ne manque pas de se heurter aux violences du système - social et juridique, avec même le cas de Divine G ayant été injustement condamné. En parallèle du spectacle, la préparation de l'entretien de défense reste d'ailleurs en toile de fond.

Pour paraphraser Shakespeare et l'esprit du film, le monde entier est un théâtre et nous n'en sommes que les acteurs tragi-comiques. C'est ce que démontre ce film avec une force poignante, faisant côtoyer la magie du spectacle avec la dureté de la réalité.

Porté par les valeurs de courage, solidarité, humanisme, écoute et confiance en l'humanité, le film est une invitation à multiplier ces initiatives, prouvant que la culture, l'art, l'expression sont un moyen de rendre les hommes sinon meilleurs, du moins plus humains.

Activité sur Sing Sing