HHhH décrit l’ascension fulgurante de Reinhard Heydrich, ex militaire de la marine révoqué après avoir été jugé en cour martiale, poussé vers l’idéologie nazie par sa femme Lina. "Bras droit" d’Himmler et chef de la Gestapo, Heydrich devient l’un des hommes les plus dangereux du régime. Il fut le créateur des Einsatzgruppen (Commandos de la mort nazis qui exécutaient les civils, juifs de préférence, dans les pays de l'est de l'Europe) et de la solution finale. Il fut tué des suites d'un attentat en mai 1942 à Prague alors qu'il avait été nommé Reichsprotektor de la région de Bohème Moravie.

Comme beaucoup de hauts dignitaires du régime nazi (Himmler, Goebbels, Goering...), Reinhard Heydrich a fort opportunément profité de l'avènement d'Hitler pour se révéler redoutablement efficace et zélé dans ses tâches de responsable du renseignement et de la police.

"HHhH" ("Himmlers Hirn heißt Heydrich", littéralement "Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich") est un film de Cédric Jimenez (La French, Aux yeux de tous...) sorti en 2017 adapté du roman de Laurent Binet publié en 2010.

Le film est un biopic historique bâti sur une narration chronologique. Durant la deuxième partie du film consacrée à l'arrivée de Londres du commando tchèque et à l'attentat, le film prend une dimension tournée vers le thriller. En tous les cas, on peut saluer l'authenticité des faits relatés dans le film sur le plan historique.

Le casting international du film est bon: Jason Clarke donne à Heydrich un visage assez effrayant et convaincant, Rosamund Pike (Gone girl..) interprète le rôle de Lina, sa femme, le moteur de son ambition, Jack O'Donnell joue le rôle de Jan Kubis, l'un des 3 terroristes ainsi que Stephen Graham (Boardwalk Empire) dans le rôle de Heinrich Himmler. On note aussi la présence de Céline Salette (Marie Moravek) et de Gille Lellouche (Vaclav Moravek, l'un des "trois rois", les chefs de la résistance).

Même si l'histoire est déjà écrite, le film se regarde comme un thriller.

Le film s'appuie enfin sur une excellente bande originale de Guillaume Roussel.

Les enjeux et les risques prévisibles de l'attentat sont décrits intelligemment. La répression des allemands sera terrible: tous les hommes du village de "Lidice", dont serait issu l'un des terroristes, seront abattus. Les femmes et les enfants seront emprisonnés. Il faut savoir que l'attentat contre Heydrich a presque échoué. Le fusil du premier tireur s'est enrayé, le second terroriste a balancé une grenade sous la voiture qui a blessé superficiellement le "Reichsprotektor". En fait, si Heydrich s'était remis dans un premier temps des blessures causées par l'impact de l'explosion, il a succombé à une scepticémie causée par les bactéries des crins de cheval que contenait les sièges des véhicules qui étaient entrées dans son organisme.

Heydrich, surnommé par Hitler "l'homme au coeur de fer", fut le seul dignitaire nazi de haut rang assassiné. Derrière l'affliction affichée causée par la perte d'un des maillons de son réseau, Hitler n'a jamais pardonné à son "Reichsprotektor" de s'être déplacé dans les rues de Prague à bord d'une décapotable sans garde du corps.

Pour la petite histoire, s'il n'avait pas été assassiné, la prochaine affectation d'Heydrich devait être Paris....

Ma note: 7/10

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