L'album le plus ludique de tout les temps et pas seulement pour les textes, je vous défie de ne pas siffler certains airs de cet LP sous la douche après l'avoir écouté seulement une fois. Alain Bashung était un drôle d'oiseau qui s'était fait agresser verbalement pour être sorti des sentiers battus d'une pop rock formatée. En même temps, quand vous ne connaissez de lui que "Vertige de l'amour" et "Gaby oh Gaby" et que vous prenez Play blessures en pleine face on comprend que ça puisse bousculer les oreilles fainéantes voir même provoquer des cicatrices indélébiles (bon, ça c'est fait).

"Passe le Rio Grande" fait toutefois partie de ces disques de Bashung dit "abordables" pour le commun des, comment dire, consommateurs de soupe populaire. Dans cette galette rien n'est à jeter. Un son énorme qui n'a pas si mal vieilli je trouve, où la miraculeuse voix de notre alsacien est mise en avant pour le plus grand plaisir de nos écoutilles ; synthés d'époque, guitares omniprésentes malgré tout et des cordes magnifiques comme sur le titre inaugurale "Helvet underground" (quel hommage).

Alors oui bien sûr nous sommes à des années lumière des chefs d'œuvres torturés et adulés par une certaine frange de fans de Bashung mais ça fait tellement du bien de se délecter de tous ces jeux de mots et de ces mélodies entêtantes avant de se replonger dans "Fantaisies militaires" ou "L'Imprudence".

Non franchement ici Alain Bashung par KO.

PS : à noter sur certaines rééditions l'ajout de singles d'époque.

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