Activité sur Canzoniere
Rerum vulgarium fragmenta
1374 • livre de Pétrarque
Résumé : Ses poésies, Pétrarque les appelait "fragments", voire "bagatelles". Trois cent soixante-six joyaux amoureusement taillés, polis toute une vie durant. La langue italienne lui doit assurément ses lettres de noblesse. Canzone, ballades, madrigaux, sextines, sonnets, il a développé toutes les formes, et les plus complexes, indispensable chaînon entre les troubadours et Verlaine ou Mallarmé. Son amour impossible, sa Laure inaccessible, il les a chantés vivants, puis morts, pendant 45 ans. Thème unique, variations infinies. Écriture obsessionnelle, tourmentée, sophistiquée jusqu'à la folie : comprenne qui pourra la densité hallucinante des mots, le choc des sonorités, les splendeurs d'une syntaxe tout entière pliée à son désir, sa furieuse et dévorante passion d'écrire. Incendiaire, l'encre de Pétrarque, définitif son chant, ses rythmes et sa magie font de chaque lecteur un poète. "Dans l'univers en expansion du Canzoniere, chaque sonnet est un monde. Nul progrès de l'un à l'autre - du même au même -, mais les distances infinies d'un espace sidéral. Ciel de glace et de feu régi par la musique des nombres, le Canzoniere a ses étoiles fixes - scintillante nébuleuse de sonnets - et ses météores : brèves fusées des ballades, "soeurs lumineuses des blancs ruisseaux" de la Canzone, tourbillons clairs-obscurs des sextines, feux dansants du madrigal. Il a aussi ses planètes, brillant d'un éclat emprunté à l'astre de Laure, et ses constellations écrites en lettres d'or dans le ciel des idées. "