On a tendance à la comparaison cinglante avec le papa du scénariste, grand chéri des fans du film d'horreur... et c'est dommage car les deux écritures dénotent de deux univers bien distincts malgré quelques flagrants points communs !

Après la bande son, ce qui retient mon attention dans un film est l'univers qu'il créé. Dès le début, l'étalonnage annonce la couleur ;-) Le film sera gris et sombre avec quelques lueurs de ci de là, mais jamais totalement noir et ce, grâce à Finney, notre jeune et courageux héros.

Dès la première scène, un match de baseball, le ton est donné : le film oscillera entre espoir et désespoir mais ne basculera jamais complètement d'un côté ou de l'autre. C'est une tempérance qu'on ne retrouve pas dans l'écriture de Stephen King et qui est tout à l'honneur de Joe Hill. La possibilité du choix existe ici.

Finney nous fait courageusement faire des va-et-vient entre deux mondes, l'un subtil et l'autre concret. Malgré la grisaille ambiante, il nous montre comment utiliser le meilleur des deux mondes. L'univers est sobre et réaliste et les situations banales ; c'est peut-être là le reproche que certains feront à l'écriture de Joe Hill ? Personnellement, j'ai aimé la façon dont il raconte l'horreur du réel tout en la sublimant grâce au fantastique. Et la grande surprise du film, toutefois sobre elle aussi car il faut la deviner, c'est Ethan Hawke dans le rôle du psychopathe, rôle dans lequel je ne l'attendais pas !

Rares sont les films d'horreur à s'attaquer au réel sous le prisme du fantastique sans trop s'éloigner de ce dernier. Le sujet traité est dur, celui du kidnapping d'enfants, mais bien réel. Et la réalité y est joliment transcendée... Bref, un film d'horreur qui ne fait pas trop peur mais qui n'en reste pas moins horrible ;-)

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