Troisième opus de la franchise Labyrinthe commencée en 2014, cette production n’est malheureusement pas très inspirée du troisième roman écrit par James Dashner hormis quelques détails, elle est même assez décevant pour tous ceux qui ont lu le roman. De toute manière ! Il fallait s’y attendre puisque le réalisateur nous a déjà embarqué dans sa vision personnelle dès le début du second film. J’ai vraiment du mal à comprendre les producteurs et les réalisateurs, ils créent des films en reprenant des romans qui ont connu le succès mais ne reprennent pas les histoires qui ont plu les lecteurs, c’est à se demander pourquoi ils s’embêtent à faire des adaptations cinématographiques de romans si ce n’est même pas pour reprendre le travail qui a été fait par les écrivains.

J’ai comme l’impression que cela devient une habitude à Hollywood. C’est qui est bien dommage pour le jeune cinéaste Wes Ball qui s’avére être un talentueux réalisateur aux compétences appropriées pour tourner des films d'action très délassants. Ce dernier m’a agréablement surpris par son travail bien investi pour le premier Labyrinthe qui est une excellente adaptation du premier roman. Puis, il m’a un peu déçu par son second film dont il a totalement remanié l’histoire du deuxième livre pour en faire un simple survival mode animé par les blocards parcourant un monde apocalyptique, sans pour autant dire que le long-métrage est mauvais puisque cela reste un film à grand spectacle avec des scènes d’action redoutables.

Et pour le troisième film sorti en cette année 2018, ce dernier applique la même formule mais en concluant cette trilogie par l’anéantissement de l’organisation scientifique WICKED mené par le leader des blocards Thomas. J’ai été assez tolérant pour le second long-métrage mais pas autant pour ce troisième opus, la déception est un peu plus grande et forte que celle que j’ai ressentie devant le second film. Cependant, je n’ai pas envie de considérer cette production comme un mauvais film d’action puisque je ne me suis pas ennuyé quand je l’ai vu au cinéma. Bien au contraire ! C’était un très bon moment que j’ai savouré en toute confiance puisque ce film est bien structuré de manière à faire les choses bien comme introduire les personnages ou déclencher toutes scènes d’action avec surprise ou même par une situation préoccupante.

Concernant le scénario, je suis assez partagé entre l’écriture exaltant du scénario du film et mon amertume sur l’adaptation du roman. On sent bien que le réalisateur veut mettre l’accent sur la question suivante : Est-ce Thomas ou WICKED qui est dans le tort ? Et c’est qui est assez intéressant, c’est que ce sont deux entités qui ont chacun leurs raisons de faire ce qu’ils ont à faire. On a d’un côté Thomas qui veut détruire WICKED pour tout le mal que cette organisation a fait subir à des innocents et de l’autre, on a WICKED travaillant d'arrache-pied pour trouver un sérum afin de neutraliser une bonne fois pour toute la braise, un virus transformant les contaminés en des créatures abominables et inhumaines

À mon humble avis, c’est ce qui fait la force de ce film, une question qui nous intrigue solidement et qui nous oblige même à garder notre attention jusqu'à la fin du film pour connaitre la réponse, à savoir s’il existe réellement ou pas un remède pour éradiquer la braise. Avec une simple question, il arrive à subjuguer les cinéphiles dans une aventure très banale dans l’ensemble et dans laquelle on assiste à un affrontement direct entre les blocards et l’organisation high-tech de WICKED, dans la propre ville de cette organisation qui est une sorte de gigantesque forteresse urbanisée.

C’est dans ce genre contexte qu’on retrouve tout le casting des deux précédents films avec un Dylan O'Brien toujours aussi convaincant dans la peau du courageux et déterminé Thomas, une Rosa Salazar ressemblant plus au personnage décrit dans les romans avec des cheveux plus longs et cassant l’image du garçon manqué qu'on a pu voir dans le second film, un Thomas Brodie Sangster se comportant exactement au personnage représenté dans le troisième roman, ainsi qu’un excellent reste de casting et une Kaya Scodelario subissant un traitement de son personnage le faisant forger une fausse personnalité assez particulière pour que des questions nous brûlent nos lèvres sur ses véritables intentions.

Un casting très bien mené à la baguette, autant que les scènes d’action sont spectaculaires et que les effets visuels sont d’une efficacité redoutable. Les scènes de dialogues et ceux des affrontements s’enchaînent sans que cela nous embrouille, avec un rythme nous persuadant fortement à découvrir ce qui va se passer lors des prochaines scènes. Ces qualités sont suffisantes pour qu’on puisse passer un moment cinématographique très prenant mais cela nous empêche pas de remarquer quelques invraisemblances comme cette ville fortifiée, dont on se demande bien comment une cité peut être aussi bien protégée par son épais mur blindé et ses équipements militaires à la pointe de la technologique malgré la propagation affolante du virus.

Surtout si ce genre de décor conduit à une révolution qui est déjà vu maintes fois dans d'autres films, et encore moins la fin où Thomas circule dans la ville tout en gérant une multitude de situations aussi désespérantes les unes des autres. C’est une fin qui ne rapporte rien de nouveau, celle du roman était bien plus captivante que celle du film. C’est juste une série de combat qui se déroule pour faire agrandir la durée du film, juste assez pour qu'on puisse se délecter d'un grand spectacle ébouriffant, peut-être satisfaisant pour ceux qui n'ont pas lu le roman mais navrant pour l'autre public. Autrement dit, je sors de ce film avec un état similaire à celui que j'ai ressentie après avoir vu l’épisode 8 de la saga Star Wars, il y a du bon mais aussi du mauvais. Cela reste du grand spectacle comme on peut en voir de nos jours, sans que cela nous marque forcément. 7/10

Tu aurais dû fuir quand tu le pouvais encore !

Activité sur Le Labyrinthe - Le Remède Mortel