Il semble qu'il faille encore expliquer aux médiocres la portée féministe radicale d'un tel film, par l'inversion de la distribution sociale et naturaliste des genres.

A travers les deux formidable Rochefort et Marielle, les spectateurs hommes peuvent enfin commencer à comprendre et ressentir le dégoût de toutes les caractéristiques du patriarcat : obsession du sexe consommatoire, n'être considéré que comme un bande de viande à décharge pulsionnelle, le contrôle, la manipulation, l'autoritarisme, la guerre, les armes, la production, la croissance, l'humiliation, etc.

"Des femmes qui ne veulent que baiser ? N'importe qui et n'importe quand ?", ce serait le rêve de n'importe quel mec. Sauf si ce dernier n'est pas en situation de prédation mais de proie, de gibier fuyant et effrayé.

Même si, évidemment, Bertrand Blier est éduqué dans la sacro-sainte confrérie masculiniste réunie autour des offrandes en banquets riches, abondants et élégants, par les Tontons Gabin, Ventura, et son propre père Blier bien sûr. La gloire à la grande bouffe, symphonique, orgiaque, ou l'amitié masculine est plus précieuse que la corruption tentatrice de la chair féminine.

Il n'empêche. Malgré lui, Blier nous propose un film anti patriarcal, incompris par sa savante ambiguïté ostentatoire.

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