Un réalisateur viré au bout de quelques jours. Des stars trop payées qui perdent la raison. Un tournage aussi catastrophique que le résultat. Ce film est absolument fascinant.

Tout d'abord, le choix de Richard Stanley ( avant de se faire remplacer au pied levé par Frankenheimer ) de remplacer la chirurgie de Wells par des manipulations génétiques est complètement con. Avec son siècle au compteur, le livre entretenait un discours sur la nature douloureuse de l'homme, et l'accession à l'humanité par la souffrance. En lorgnant du côté de Jurassic Park et de ses expérimentations génétiques, Richard Stanley s'est débarrassé de l'essence même du propos. Pour notre bonheur à tous, il s'est fait virer... mais pas son idée.

Par conséquent, toute la description anthropologique de la société des animaux est d'une débilité rare : pourquoi établir une religion, se plaindre de sa condition et se rebeller contre Moreau quand on ne connait rien d'autre que cette pauvre ile ? La détresse des animaux parait forcée, aberrante et sans suite...

Malgré tout, j'ai pris un plaisir sans bornes à regarder ce pauvre film. L'ambre solaire 3000 de Brando dans sa Brandomobile... resté dans toutes les mémoires. Les seconds couteaux de série B Ron Perlman et Mark Dacascos et leurs magnifiques maquillages. Le discours infantile sur la nature du mal : "J'ai vu le diable dans mon microscope, et je l'ai enchainé..." Et surtout le bad trip carabiné de Val Kilmer à la fin du film... Quand il imite Brando dans un accès de démence, David Thewlis n'arrive pas à garder son sérieux ! Revoyez la scène, je vous assure...

Les intentions sont mauvaises, l'exécution nulle... Le résultat à pisser de rire.

Activité sur L'Île du Dr. Moreau