Voilà plusieurs années que je n'avais pas lu cette autrice.

Au final, Ann Scott tout comme Virginie Despentes a perdu sa hargne, la colère et la révolte qui dynamitaient ses premières œuvres a fait place au désabusement et l'ennui.

L'héroïne principale de ses "insolents" quitte Paris, laissant derrière elle, ses complices Margot et Jacques pour s'installer en Bretagne.

Compositrice de musique de film, elle espère ainsi, confrontée à elle-même, se réinventer.

Finalement, entre problèmes logistiques (elle loue une passoire énergétique et se décide finalement à ne chauffer que son salon qui fait également office de chambre à coucher, le recours à un taxi pour aller faire ses courses hebdomadaires au supermarché du coin) et procrastination, on devient indiffèrent au sort d'Alex, tout comme à celui des autres protagonistes du récit qui font de brèves apparitions au sein de la construction du livre...

A ceux déjà cités, vient s'ajouter Léo, un jeune homme traumatisé par l'agression dont il a été victime des années plus tôt et qui va avoir un coup de foudre pour Alex. Le COVID, le confinement ne sauvent pas cette histoire qui manque si ce n'est de rythme, de véritable profondeur. Si les différents thèmes abordés sont intéressants, ils ne sont pas véritablement développés (le roman fait 194 pages).

Ann Scott a reçu le prix Renaudot en 2023 pour "Les insolents", sans remettre en cause la qualité de son écriture, cela me semble une récompense quelque peu galvaudée en ce qui concerne ce roman en particulier.

Activité sur Les Insolents