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Je m'appelle Asher Lev

1972 • livre de Chaïm Potok

Résumé : Dès l'enfance, Asher Lev dessine comme il respire. Ce n'est pas au goût de son père, qui ne peut supporter de voir son unique fils s'écarter de la tradition religieuse pour se livrer aux sottises de l'art. Heureusement pour le jeune homme, le grand Rèbbe, dont la toute-puissance spirituelle règne sur la communauté juive hassidique de Brooklyn, le comprend. Il s'incline devant ce destin exceptionnel et confie Asher au célèbre peintre Jacob Kahn qui devient son maître et lui révèle le monde prodigieux de l'art. Banni par les siens, Asher Lev abandonne alors la foi pour accéder aux merveilles de la création. Un roman magistral sur les affres du génie artistique, bien souvent synonyme de déchirements culturels, spirituels et intimes Traduit de l'américain par Catherine Gary et Fabrice Hélion "Grands détectives" dirigé par Jean-Claude ZylbersteinExtrait du livre :Mon grand-père paternel, dont je porte le nom, fut pendant la première moitié de sa vie un érudit et un solitaire. Il passait presque tout son temps dans la salle de travail des synagogues et des centres d'étude. On ne me l'avait jamais décrit mais je me le représentais comme un homme maigre, avec une tête énorme, les paupières gonflées par le sommeil, les lèvres sèches, les joues et les tempes laissant voir les veines en transparence. Il avait mérité dans sa jeunesse d'être appelé ilui, génie, terme que les juifs d'Europe de l'Est n'employaient pas à la légère. Tant et si bien que, vers l'âge de vingt ans, on l'appelait déjà le génie de Mozyr, nom de la petite ville de Russie où il vivait. Tout à coup, peu de temps avant son cinquantième anniversaire, il quitta mystérieusement Mozyr. Il alla s'installer avec sa femme et ses enfants à Ladov où il devint membre de la secte hassidique russe que dirigeait le Rèbbe de Ladov. Devenu émissaire du Rèbbe, il