Coincé entre Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia et Croix de fer (deux putain de bons films), Tueur d'élite, tiré du roman de Robert Syd Hopkins, fait figure pour beaucoup d'oeuvre mineure dans la carrière de Sam Peckinpah, au même titre que le mal aimé Convoi.

Posant un regard à la fois critique et surtout amusé sur les agissements du gouvernement et d'agences comme la C.I.A., Peckinpah accouche d'un film un peu étrange, frôlant constamment le second degré, ce qui est, il faut le dire, étonnant de la part de Bloody Sam. Cela fonctionne plutôt bien dans les premières minutes, grâce notamment à la complicité entre un James Caan nonchalant et un Robert Duvall à la flamboyante moustache.

Mais passé un premier quart d'heure intriguant, Tueur d'élite commence à trainer la patte, à s'enliser dans un récit mou et un rythme soporifique. L'intrigue peine à convaincre et même le cinéaste semble s'ennuyer, faisant le boulot avec soin mais sans réelle passion, sabordant même ses gimmicks de mise en scène les plus connus.

Les rares séquences d'action permettent heureusement de réveiller l'intérêt du spectateur, Tueur d'élite devenant un peu plus intéressant dans sa seconde partie. On regrettera juste un final plus ou moins raté, Sam Peckinpah n'ayant visiblement pas l'habitude de filmer des arts martiaux et ratant ce qui aurait pût être un bel hommage à Kurosawa. Un climax surfant maladroitement sur le succès de bandes telles que Opération Dragon, et rappelant, à notre grande stupeur, les débuts de... Chuck Norris.

Sans être mauvais, l'ensemble bénéficiant tout de même d'une mise en scène correcte et d'un excellent casting, Tueur d'élite est clairement un maillon faible dans la brillante filmographie de Sam Peckinpah, une commande casse-gueule et peu passionnée, à la limite parfois du WTF.

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