Activité sur La vie tranchée
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livre de Bénédicte Des Mazery
Résumé : Août 1917. Louis, jeune soldat en convalescence à l'hôpital, reçoit une lettre de l'Infanterie le nommant lecteur dans une commission de contrôle postal aux Armées. Lui qui a subi durant trois ans l'enfer des tranchées se retrouve dans un bureau, comme les embusqués si critiqués.Désormais, il va ouvrir jusqu'à quatre cents lettres par jour. Traquer les indiscrétions et le découragement, caviarder les passages indésirables, saisir les courriers pacifistes, désigner les soldats aux propos jugés non conformes au moral des troupes et de l'arrière.Les mois se succèdent, marqués par l'arrivée d'une séduisante jeune femme et la visite de Fernand, son compagnon de tranchées. Jusqu'au jour où, poussé par un événement inattendu, Louis regarde autrement les mots qui défilent quotidiennement sous ses yeux.Un roman poignant qui donne la parole aux anonymes du front : les lettres ouvertes par Louis sont toutes extraites de courriers saisis par l'armée durant la guerre de 1914-1918.Née en 1962, Bénédicte des Mazery a d'abord été journaliste. Elle se consacre aujourd'hui à l'écriture romanesque.Extrait du livre :Hôpital militaire d'Amiens Août 1917La lettre arriva un matin, portée par les mains blanches et sèches de soeur Anne. Louis vit tourner la cornette dans l'encadrement du dortoir et la religieuse maigre s'avancer vers son lit d'un pas militaire, tenant devant elle, comme une nouvelle de la plus haute importance, une missive serrée entre le pouce et l'index droit. «Tenez, dit-elle de sa voix ferme, c'est pour vous.» Et elle ajouta, en coulant sur la lettre un regard empli de curiosité : «C'est officiel, on dirait.»Louis prit l'enveloppe que la bonne soeur lui tendait. Elle lui sembla plus lourde que les lettres qu'il recevait habituellement, fines et toujours promptes à se froisser. Dans les lits voisins, quelques moqueries s'élevèrent.- Une demande en mariage, Louis ? ricana Fernand.- Oui, une marraine de soixante-quinze ans en mal de jeunesse ! ajouta Lucien.Louis haussa