J'attendais avec impatience ce qui devrait être son dernier film (94ans quand même.. sniff) Étant un fan inconditionnel du Grand Clint, j'en espérais beaucoup, d'autant plus que le dernier était une catastrophe à tous les niveaux (Cry Macho). je reste donc objectif quand il s'agit du dernier film de Clint Eastwood.

Il y a 2 manières de regarder un film, avec son émotion immédiat, puis sa réflexion

Sur l'émotion, on est loin de Gran Torino, La Mule ou Richard Jewell, si je prends 2 exemples de ses 10 dernières œuvres.

Ici on se fiche un peu du sors du (ou des) personnages, je n'ai pas été vraiment touché. La narration quant à elle prend son temps, mais ça ne change pas de sa manière de raconter des histoires depuis des décennies, de manière extrêmement classique, et puis ça rappelle Le film référence du genre : "12 hommes en colères".

Les sujets traités ici sur fond de procès sont intéressants si on aime son œuvre car il continue d'explorer certaines thématiques chères à son univers : la culpabilité intérieur d'un homme, le questionnement de la justice (qui mérite la justice et que signifie rendre cette justice?), l'anti Héro (en conflit avec lui même) ,et l'être imparfait (il explore d'ailleurs ici plutôt la lâcheté que l’héroïsme). Ses personnages sont en quête de rédemption et de rachat pour des erreurs passées (ici l'alcoolisme)

j'ai trouvé quelques incohérences dans les propos des personnages (le juré noir, qui est très en colère, et condamne dès le début l'accusé, alors qu'ils ont tous été "choisis" sur leur objectivité et la non implication émotionnelle de ce cas précis). Par ailleurs, la musique de chacun de ses films est en général très belle, mais ici on ne l'entend pas...

En revanche j'admire toujours ses choix de castings, inattendus et originaux. Toni Collette, grande actrice Australienne et pas assez utilisée, JK Simmons, etenel et magnifique second rôle , "Caracter Actor" d'exception , Nicolas Hoult, jeune premier peu exploité, pas mal de seconds rôles totalement inconnus avec les gueules de l'emploi et Kiefer Sutherland, vieilli, tassé, qu"on a le plaisir à retrouver quand on sait que c'est lui qui a écrit au grand Clint pour tourner dans son dernier film, aussi parce que son père avait tourné à deux reprises avec lui.. La boucle est bouclée.

Je m'attendais à une œuvre forte et bouleversante, donc je suis un peu déçu bien que ce film reste de bonne facture, mais peut être qu'avec le temps il se bonifiera, qu'il mérite d'avoir une seconde lecture et de prendre le temps de le revoir..

Activité sur Juré n°2