Toudoudou ! Bienvenue à tout ceux qui viennent de nous rejoindre, vous êtes sur France Inter et il est tant pour vous d'aller oir La Maison de la Radio. Vous vous demandez « Qu'est-ce donc ? » Faites un effort, pour tout ceux qui sont de Paris, vous avez déjà du repéré cet énorme bâtiment rond, planté non loin de la Tour-Eiffel, de l'autre côté de la seine, sur l'Avenue du Président Kennedy. Celui qui ressemble au pire amoncellement de bureaux et bureaucrates mornes qui peuplent la capitale. Pour tout les autres, et surtout ceux qui iront voir le film, il ne s'agit rien de plus, rien de mieux que du tout dernier documentaire de Nicolas Philibert. Après plusieurs films, dont entre autre Le Pays des Sourd en 1993 (ironique!), Serge Lalou, producteur de Les Films D'Ici, se relance dans une autre création avec Nicolas. Leur collaboration avait fait ses preuves et c'est sans surprise que l'on est toujours agréablement surpris devant leur film, qui s'attaque aujourd'hui à Radio France.

Sans un commentaire, sans une voix off, on accompagne tous les hommes de l'ombre de Radio France. Et pour des studios radio, des invisibles, il y en a beaucoup. Nicolas Philibert place enfin une image sur ce qui a toujours été des ondes, des voix. On commence avec les dessous d'un studio, en direct des informations du matin. Puis on passe dans des bureaux, qui n'ont rien à voir avec ceux qu'on pouvait imaginer. Rien avoir avec nos bureaux open-space dépressifs à nous. Ici, ça donne envie ! Des ordinateurs qui diffusent de l'information et des montages sonores, des collections et des piles de CD qui recouvrent les murs des salles, un petit « Jesus » qui sert le jus d'orange et les croissants en faisant tous les couloirs, des parapluie Hello-Kitty ouverts qui traînent à l'entrée des portes, des salle de concerts, des garages automobiles... Bref, vous avez compris : il y a absolument tout à Radio France sauf des vrais bureaux ennuyeux.

Le film reconstruit chronologiquement une journée à Radio France sur 24h, en sautant de pièce en pièce. La caméra, totalement immobile, observe ce qui se passe. On y découvre des journalistes et leurs invités. On y découvre l'ambiance bonne enfant des salles de réunions. On y découvre des personnalités poignantes, des invités avec un humour, des être humains qui vivent. On y découvre les répétitions et enregistrement des histoires contés et autres opéra chantés. Mais surtout on y découvre des passionnés... des passionnés du son, avec un grand S. Tout se fait au micro et à l'oreille dans La Maison de la Radio. Et tendre l'oreille ne nous sera pas difficile avec une bonne BO. Pas aussi Rock que Good Morning England mais tout aussi entraînante avec des musiques de « Les Grandes Gueules » qui ponctuent les transitions. Sans oublier le plaisirs des bruitages. L'ambiance feutrée des intérieurs, les voix graves et de velours des présentateurs nous hypnotisent. Ce n'est pas l'image qui a ce petit grain mais bien le son. Même les silences sont d'or. Et ils sont différents en fonction des moments de la journée, ils n'ont pas le même poids, mais toujours la même intensité.

La scène ou tout le bâtiment se tait et tend l'oreille pour percevoir un bruit lointain de marteau piqueur des travaux est saisissante. On est là avec eux, depuis notre fauteuil rouge dans la salle de cinema à tendre l'oreille et à se dire : « Mais que va-t-il se passer ? » comme dans un bon film d'action. Puis la vie reprend son cours : le chef d'orchestre rebat de la baquette, l'acteur reprend son texte, et l'enregistrement de bruitage continu. Tout d'un coup on sort du bâtiment. Oui car tout ne se passe pas dans un immeuble. La vie de la radio, c'est aussi d'aller à la rencontre des gens, pas toujours de les recevoir. On s'enfonce en pleine forêt au crépuscule, on suit le tour de France automobile à l'arrière d'une moto, on rencontre un chasseur d'orage, et on en apprend des belles sur la manière d'éplucher des patates.

Et puis la nuit tombe, on revient dans les studios. Dans les couloirs sombres, il reste encore de la vie. Ce n'est pas la fin de la journée. Les animateurs du soir sont à l'antenne, on reçois les appels des auditeurs, on bavarde un peu avec eux et on programme du Johnny Hallyday. Il y en a des choses à écouter et à apprendre. Mais surtout on garde les yeux grand ouverts pendant tout le film. Il y en a des choses à voir dans La Maison de la Radio, alors foncez pendant qu'on peut encore les voir.

Activité sur La Maison de la Radio