Quel étrange artiste, quelle étrange carrière.

J'écoute Dinos, comme la plupart, depuis Imany. Comme la plupart aussi, je reconnais toutes les qualités de cet album, avec des sommets qui font partie de ce qui se faisait de mieux à l'époque, il y a 6 ans déjà.

Suivent de très (trop ?) nombreux albums, avec des hauts corrects et des bas très bas. Taciturne, dont je n'ai pas apprécié la nostalgie forcée et presque dégoulinante ; Stamina, où il m'avait plutôt récupéré, avec des très bons feats et un niveau en rap qui remontait ; puis Hiver à Paris, trop long, trop inégal.

Puis voilà qu'il annonce Kintsugi : pas de promo, feats cachés, et un discours qu'on l'avait déjà entendu tenir en forme de "je vous ai compris". Au vu des critiques dithyrambiques sur Twitter, on pourrait croire qu'il nous a effectivement compris. Pas moi.

Les feats sont trop nombreux, trop inégaux, sans cohérence (Lino et Hélène Ségara ?). L'album est à nouveau trop long, inégal, souvent ennuyeux. La couleur musicale m'a profondément désintéressé, entre trap mélancolique sous autotune et pâle imitation de Travis Scott. Très peu de couplets rappés, trop peu de textes impactants.

Et surtout, surtout, un niveau d'écriture qui tutoie cette fois ce qui se fait de pire, en tout cas par rapport aux standards d'Imany. Un seul exemple, qui aura eu le mérite d'inspirer le titre de cette modeste critique et de me faire beaucoup rire :

"Top secret, les go', c'est mon toxique trait, got you mon baby

Plaza Athénée, pasta al dente, cacio e pepe"

Sur le reste du projet, il parle surtout de ses relations aux femmes, presque toujours avec un autotune caricatural, parfois mangé par les prods ou ses invités, jamais flamboyant. Je retiendrai éventuellement le feat avec Lino, dont la présence illumine l'écoute. Pour le reste, je n'y reviendrai pas beaucoup.

Activité sur KINTSUGI