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Léon Pradeau

a attribué 8/10 au livre

La Cité de paroles

2018 • livre de Stéphane Bouquet

Résumé : Dans un dîner, il y a toujours un moment où l’on parle météo et un autre où l’on parle politique et un autre où l’on parle cinéma et un autre où l’on parle sexe. En France, en tout cas – et sans doute ailleurs aussi. « De quoi avons nous eu l’air / à cancaner hier / à la table du dîner ? » demandait par exemple, James Schuyler (poète US) avec lequel il devait être si agréable de converser. Ou peut-être pas. Mais ses poèmes sont d’une tendresse qui rend la compagnie de leur auteur infiniment désirable. “La Cité de paroles” voudrait être un livre en compagnie. Comme les convives d’un dîner, il vagabonde d’un sujet à l’autre, avec pas mal de sauts dans le passé ou à l’étranger. Le livre parle politique (existe-il un poème démocratique ?) et météo (pourquoi Pasolini aimait-il la pluie ? ) et sexe (la prostitution ou l’homosexualité sont-elles des formes qui aident le poème à s’inventer ?) et etc. Mais en basse continue circule la même idée obsédante : les poèmes ne sont pas des choses sacrées ou ésotériques. Au contraire, ils sont des moyens de la conversation et du partage et du laisser-aller. Ils doivent s’efforcer d’être aussi futiles qu’une après-midi passée à la plage. C’est-à-dire que soleil & mer & odeurs d’huiles hydratantes : quelque chose dans l’allant de l’expérience (poétique) est partagé entre inconnus.