J'avais lu la trilogie d'Alexandre à l'époque (il y a 20 ans!) et j'avais vraiment gardé un bon souvenir. En revanche la dernière légion m'avait vraiment déçu, tant cela ressemblait à un scripte indigent pour un film blockbuster (et l'histoire m'a donné raison en accouchant d'un film nanardesque à souhait). Ceci pour dire que j'ai attaqué ce roman sans à priori, néanmoins ravi à l'idée de me plonger dans l'antiquité guerrière.

Et autant vous le dire, il vaut mieux aimer la guerre, qui représente 60% du roman. Nous sommes en plein conflit contre les Carthaginois pour le contrôle de la Sicile (à croire que cette dernière fut maudite pour les carthaginois). Ces derniers sont en position de force, mais incapable de mettre fin définitivement au conflit. C'est alors que Denys apparait au court d'un événement qui déclenche en lui une prise de conscience et par la suite de responsabilité.

Dans l'absolu c'est un bon roman historique. bien documenté, qui cherche à vraiment rendre honneur à l'histoire avec un grand H qui sert de matériel de base. Personnellement j'ai trouvé l'ambiance très réussie. Notamment quand il s'agissait d'enfiler son casque en bronze et d'aller guerroyer.

Et pourtant deux éléments me m'ont pas convaincu. Pour débuter, l'histoire se perd de temps en temps dans des sous-intrigues qui nous font perdre le fil de la trame principale, alors que celle ci avance déjà lentement pendant la moitié du livre.
Je ne sais pas si l'auteur voulait faire 1 ou 3 romans comme sur Alexandre et qu'il a finalement coupé court à cette idée en court de route, ou s'il s'est rendu lui aussi compte à mi-chemin qu'il n'avançait pas, mais d'un coup, sans crier garde, le rythme change et sa narration change avec lui. Les dialogues disparaissent presque, on est sur une histoire racontée. Puis tout à coup, nous retrouvons la narration à la 3eme personne, mais centrée sur des personnages secondaires.

Individuellement tout pourrait fonctionner, mais ce roman souffre de plusieurs symptômes, assez graves pour un écrivain confirmé. - manque de rythme à certains moments, redondance à d'autres - Trop d'ellipses de temps et de lieu sans accompagner le lecteur - Plusieurs changements narratifs inexplicables - et je dois le dire, quelque soucis avec la personnalité de Denys, qui manque de subtilité. Regrettable tant sa personnalité complexe peut en faire un personnage passionnant.

Un récit rare. divertissant, mais au style encore trop perfectible.

Activité sur Le tyran de Syracuse