Grey's Anatomy est l'exemple parfait du show télévisé qui tire incessamment sur la corde de son propre succès dans l'espoir de continuer à rafler un maximum d'argent alors que sa propre qualité est en déclin.

La série n'était déjà pas bien révolutionnaire à ses débuts. On y suivait d'anciens étudiants entamant leur première année d'internat dans un hôpital universitaire situé au coeur de Seattle, dont les hauts et les bas de leur vie personnelle ne cessaient d'empiéter sur leur vie professionnelle. Un concept assez simple en soi où les cas médicaux et relations sentimentales s'entremêlaient constamment au fur et à mesure que la série progressait.

Pour commencer il est évident que la série s'est librement inspirée d'Urgences, déjà par son concept mais aussi par la manière dont diverses thématiques sont traitées à travers les patients et les points de vue chaque médecin. Si ces premiers éléments laisseraient penser que Grey's Anatomy n'est rien de plus qu'un plagiat, la série se démarque cependant de son prédécesseur par ses personnages, tantôt clichés, tantôt atypiques. La réalisation est classique mais le juste mélange entre les scènes dramatiques portées par une bande son impeccable et les scènes de dialogues plus légères rendaient la série étonnement sympathique à regarder. Quelque part il était intéressant de voir ces personnages évolués professionnellement et mentalement, de les voir se découvrir et d'en apprendre un peu plus sur eux à chaque épisode. Le show a par ailleurs connu un succès surprise, surpassant même Desperate Housewives sur le long terme tandis que sa créatrice comme ses acteurs sont rapidement devenus des stars.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et pour ce qui est de Grey's Anatomy les bonnes choses sont finies depuis un moment. Car en effet complètement enrôlé dans son propre succès, la série n'a jamais su s'arrêter et a toujours cherché à aller encore plus loin à un tel point que la créatrice affirme qu'elle-même ne sait pas comment se terminera la série.

Les intrigues réchauffées à répétition, la succession de facilités scénaristiques et le côté tire-larme insupportablement poussé de la série finiront tôt ou tard par avoir sa peau. Les personnages ne sont plus que des caricatures d'eux-même et le jeu des acteurs laisse fortement à désirer, quelque part on sent qu'eux-même n'arrivent plus à croire à tout ce qui arrive à leurs personnages, la série enchaînant les drames et les catastrophes naturelles en tous genres à une vitesse surréaliste. De plus les coucheries incessantes entre les différents personnages ont finies par rendre la série lassante en plus de nous offrir un organigramme à la limite de l'incestueux.

Bien sûr le départ quasi consécutif de la plupart des acteurs qui constituaient le casting original n'a rien arrangé (les personnages qui sont venus les remplacer par la suite se sont révélés être de plus en plus terne qui plus est) mais quelque part on peut comprendre qu'ils soient tentés d'aller voir ailleurs. Je pense notamment à Katherine Heigl qui malgré sa réputation de diva n'a fait rien de plus que dire la vérité quand elle affirmait en direct que les épisodes de la série étaient de plus en plus mal écrient.

Si on m'avait demandé de noter la série il y a encore quelques années, j'aurais surement mis une note allant aux alentours de 6 mais la qualité n'a cessé de baisser depuis et les faux-pas se multiplient. Les triangles amoureux à tout va, les cas médicaux de moins en moins crédibles ainsi que la mièvrerie qui s'en suit me font seulement espérer que la fin de Grey's Anatomy soit proche (même si j'en doute fortement).

P.S : De plus je commence à trouver ça carrément triste de voir Meredith continuée à se poser des questions existentielles et à ne penser qu'au sexe comme une adolescente alors qu'elle doit avoir plus de 40 ans et trois gosses.

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