Au vu de la moyenne peu élevée sur ce site, je me sens obligé de rédiger un avis rapide pour expliquer en quoi cet album est peut-être leur meilleur, en dépit d'un manque de renouvellement de leur formule.

Alors déjà, il y a un truc que j'ai trouvé bien par rapport à leurs précédents disques, c'est qu'ils ont abandonné les morceaux ultra-courts qui faisaient office de blagues "fillers". Du coup, "seulement" 17 titres au compteur (contre 22 dans les précédents opus), mais c'est tout de même leur album le plus long (de peu), et aucun morceau ne paraît faire du remplissage, même si tous ne se valent pas.

Ensuite, concernant la production de l'album, je note que l'ensemble sonne très bien, même s'il s'agit d'une production de rock/metal assez standard et quelque peu "lisse", ce qui a tendance à masquer légèrement les qualités (réelles) de composition (edit : ou tout du moins d'interprétation, puisque les références sont foison). Bon, ce que je dis est à nuancer dans le sens où mes mauvaises habitudes d'écoute ne m'ont pour le moment fait écouter l'album qu'en streaming sur smartphone + écouteurs, donc il est possible que la production prenne son sens avec une meilleur qualité d'écoute. Mais ça reste tout de même "standard".

Concernant les thématiques de l'album, on reste en terrain connu. Stade anal pipi-caca, humour lourdingue avec des animaux dedans, name-dropping à outrance... C'est d'ailleurs une critique que j'ai lue un peu partout, et qui explique peut-être pourquoi l'album est ici jugé sévèrement.

Cela étant dit ! Je trouve qu'ils réussissent ici (globalement) à exceller dans leur domaine, l'album étant assez homogène de bout en bout, là on pouvait noter quelques chutes de régime sur les efforts précédents.

Avis rapide sur chacun des titres :

- Kings of Poop : Intro qui fait office d'annonce des musiciens, avec une imitation bien foutue et fendarde de MJ (on sait déjà que le chanteur aime l'imiter, mais là c'est vraiment bien fait).

- Dead Robot Zombie Cop From Outer Space 2 : Thématique très sympa qui rend hommage aux films d'horreur nanardesques, avec une grande variété vocale et instrumentale.

- Le Coq : Excellent morceau potache qui part d'une imitation à la c*n d'un coq avec une rythmique très bien foutue.

- Doigts 2 Metal : Mélange entre du Orelsan et un hommage à la musique metal, très rigolo malgré un refrain volontairement putassier (donc faible musicalement par rapport au reste du morceau, mais très bien dans ce qu'il veut proposer).

- Toxoplasma Gondii : Thématique classique sur l'amour des chats sur une musique plutôt black metal avec quelques ajouts symphoniques bien sentis (excellent morceau).

- Ricard Peinard : Morceau très drôle qui imite du Renaud (et apparemment un peu les Sales Majestés, mais je ne connais pas). Les paroles sont c*nnes mais bien écrites.

- Mortal Konkass : Coup de cœur perso avec une thématique vraiment débile à base de "coup dans les coucougnettes". Les riffs sont imparables, la référence vidéoludique rigolote, et la diction du chanteur incroyable.

- The Gruge : Bon morceau, légèrement en-dessous du reste car thématiquement trop proche de Mountains of Maths sur l'album Objectif Thunes. Mais les paroles sont drôles, la rythmique efficace, et le passage "timburtonien" réussi (le morceau est un poil trop court, j'aurais aimé une outro plus longue).

- Tikawahukwa : Excellent morceau imitant très bien le style de Sepultura, sur la thématique du café, chanté "comme du brésilien" (ou une sorte de mix de faux espagnol-portugais).

- Patatas Bravas : Très bon morceau en soi même s'il reprend le même principe que Takoyaki sur l'album précédent. Possible qu'ils reprennent encore une fois cette thématique sur d'autres albums, ce qui en ferait une marque de fabrique mais aussi une "redite". Si vous me lisez UV et que vous souhaitez continuer sur cette lancée, faîtes un mix entre la moussaka et les rouleaux de printemps la prochaine fois !

- Mouss de Mass : Morceau thématiquement faiblard dans le sens où c'est juste un délire sur le prénom du chanteur de Mass Hysteria. Cela dit, les jeux de mots et la diction sont très cool, et surtout, le morceau pompe allégrement du SOAD 1ère époque, ce qui me fait bien plaisir, vu l'affection nostalgique que j'ai envers ce groupe.

- Auto-Thunes : Morceau pastiche qui se moque de la soupe pop-rock, en reprenant tous ses codes. Très réussi et bien senti.

- Ültrus Crew : Sorte de parodie du style Stupeflip, à base de name-dropping des membres du groupe. Dispensable thématiquement mais musicalement excellent.

- GPT (à l'instant) : Vous apprécierez ou non selon votre sensibilité à l'humour pipi-caca. Perso j'adore, et ils ont encore repris le style de Rammstein, ce qui n'est pas pour me déplaire (malgré la redite + y'a aussi une petite référence à notre Johnny national).

- Mollo sur le Caca : Suit logiquement le morceau précédent pour un délire rock "sucré" questionnant leur utilisation à outrance du même humour de m*rde à chaque fois. Ca leur permet d'assumer leur utilisation systématique de cette thématique, et je trouve ça bien (et drôle).

- La Puissance du Pouvoir : Parodie les groupes de "heavy metal" à gros muscles avec un texte volontairement absurde. L'intro pompe Le Seigneur des Anneaux, et Johnny refait une nouvelle fois son apparition. L'outro est très drôle. Excellent morceau quasi-conclusif.

- A.N.U.S. : Outro absolument débile à thématique caca-prout comme d'hab, mais qui musicalement fait référence à Indochine (ou plutôt leur parodie par les Inconnus). Conclusion parfaite à mon sens.

On notera tout de même que côté tracklisting, la seconde partie de l'album est un mix entre name-dropping et pipi-caca, là où il y a des morceaux thématiquement plus originaux en début de disque.

Bref, pour résumer : UV reste dans sa zone de confort, mais y excelle. Finito (décaféino) les fillers rigolos mais osef, on se concentre sur des vrais morceaux, courts mais pas trop non plus, bien construits, aux textes débiles mais bien écrits, avec une musique très référencée et en même temps inspirée. Bien joué les gars.

Activité sur Ultra Vomit et le pouvoir de la puissance