Pour le meilleur, le générateur aléatoire de boucan qu'est Atomsmasher nous réserve un « Zanzibar » joyeux et coloré de touches exotico-tribales. Citons encore le bad trip hallucinatoire de « Thunderspit », qui ballade l'auditeur dans les méandres d'un cerveau dérangé abruti au pentothal, ou encore la longue plage reposante de « Gilgamesh », où l'on vogue au gré du flux et reflux d'un flot paresseux, bercé par le vrombissement tectonique de la basse de James (attention toutefois au démarrage abrupt). Citons enfin l'excellent happy groove festif de « Very Much Want Head Return » et le début soft de « Someone is Trying to Kill Me » parmi les réussites de cet album hors norme.
Par contre pour le pire, il faut s'apprêter à affronter de looooongues minutes de n'importe nawak amusical et noisy qui sont – disons le carrément – bien gonflantes à la longue. A ce titre, le sans queue ni tête « Placebo » se loge aisément dans le trio de tête de morceaux bien pénibles, tout comme la longue et inconfortable sieste qu'est « Skull Shot », ou encore le boxon casse-bonbons de « Skitchy » … Bref, les plaisirs égoïstes de Mr Plotkin sont parfois franchement indigestes, et dans ces moments là on a vraiment hâte que la chape de chaos bruitiste s'efface pour laisser place à quelques plans sympas avec un début, un développement cohérent et une fin.