Hadouk Trio – Baldamore (2007)
Toujours avec le Hadouk Trio, voici « Baldamore », une performance en public qui se déroula au « Cabaret Sauvage » de Paris les 22 et 23 mai 2007. Le trio est stable et se tourne vers son répertoire pour nous offrir des versions chaleureuses, un peu différentes, de quatorze titres qui brassent bien le large éventail musical de la formation. Du jazz, des impros, mais aussi une ouverture vers les musiques folkloriques d’ailleurs, notamment par la présence remarquable d’invités.
Il y a quelques années j’avais suivi une retransmission télévisée de l’un de leur concert, à Paris La Défense, si je me souviens bien. C’était orienté, me semble-t-il, plus jazz encore, les musiciens étaient exceptionnels et le mélange musique du monde, à travers ces instruments venus de partout, et musique improvisée était une véritable réussite, je ne sais s’ils tournent encore, mais au cas où, ne les ratez pas…
La première invitée est une chanteuse en provenance de Mauritanie, elle se nomme Malouma Mint Meidah, elle marque l’interprétation de « Nnew » et de « Tourneblues » de sa forte personnalité, elle est née dans une famille de Griot, elle joue également de l'ardine, un instrument qui ressemble à la Kora. Il existe une version de ce Cd avec un Dvd de ce même concert, si ce choix s’offre à vous il faut pencher côté Dvd +Cd sans broncher.
Avec l’image en haute résolution sont ajoutés également quelques morceaux supplémentaires, au fil des soixante-quinze minutes proposées, il y a également un docu d’une trentaine de minutes qui nous montre la face cachée du Hadouk Trio, sa façon de créer les morceaux, d’envisager la découverte de nouveaux instruments à l’intérieur de la musique « jazz ». La façon de composer, le plus souvent à partir du « jouage »…
Le second invité est Bachar Khalifé qui ici ne joue pas de piano, mais du bongo et du rikk, un instrument qui ressemble à un tambourin, il joue sur deux pièces « Hijaz » et « Bal Des Oiseaux », le dernier titre de l’album. Le dernier invité est le trompettiste Nicolas Genest qui joue sur les trois dernières pièces.
Cette multiplicité de musiciens et d’instruments offre une palette incroyable de sonorités à cet album qui semble devoir sans cesse nous surprendre. Didier Malherbe est très à son affaire ici, sur la scène, c’est probablement là qu’il se sent le mieux, au contact de ce public qui le lui rend bien, c’est bien lui le petit lutin rêveur de la formation, celui qui apporte les mélodies et véhicule les forces de l’imaginaire.
Loy Ehrlich est son vieux compagnon, il a, de façon imagée, grandi à côté de Didier et le qualifie de "mentor", il est l’arrangeur du groupe, celui qui met du liant et structure l’équilibre, stabilise la machine pour que tout fonctionne et agisse. Steve Shehan représente la puissance du réel, des racines, il plonge dans le cambouis si nécessaire, pour que tout roule. Mais, plus que tout, ce qui compte c’est la complicité qui se glisse dans cette complémentarité, chacun admirant l’autre et le remerciant de sa présence.
Un bel album, entre folk, world et jazz…