Black Mountain est un groupe qui a beaucoup d'humour. Pas flagrant aux premiers abords en écoutant leur musique mais assurément en regardant les titres de leurs chansons. Les Canadiens sont des gens lucides et savent qu'ils ne font pas une Modern Music (titre le plus moderne en effet, impertinent comme du Cake), encore plus qu'il y a No hits (formidable morceau de bravoure faisant se rencontrer Giorgio Moroder et le Velvet) dans leur premier album. On sourira aussi au titre No satisfaction, hommage à peine voilé aux Rolling Stones. Black Mountain a arrêté le compteur aux années 70, un blues rock aux accents acid, barré et mal léché qui vous prends aux tripes sans intention de plaire (et qui finalement plait pour ça). La force de frappe de Deep Purple, les structures en spirales des Doors, Black Mountain prend l'auditeur à rebrousse poil, loin des groupes abonnés au 2'30. Pas plus mal, encore plus quand Amber Webber vient poser une voix désincarnée sur Heart of Snow (Cat power chez Deep Purple ?). Comme Panthers ou Gris Gris, on les écoutera plus longtemps que le seul temps d'un single d'un énième groupe en "the".