On avaient eu droit à"Easy come easy go" qui portait très bien son nom car dispensable puis un dernier album "Horses and High Heels"plutôt.fénéant;Give my Love to London change la donne ,signe un grand retour peut être même mieux que le mythique"Before de Poison" composé avec entre autres PJ Harvey.
Le titre hautement sarcastique (Embrasse Londres pour moi) est l'ouverture de l'album, ressemblant à une ouverture de théatre et nous offrant une très chouette musique dylanesque. On danse à Londres sous la lumière de la lune.
On sent très bien le clivage entre la chanteuse et la relation houleuse avec cette ville, ville à la presse torchon qui autrefois l'a salie de toute son encre. Et pourtant la musique est enjouée , rappelle ce qu'à fait PJ Harvey sur "Let England shake".Une ironie joyeuse pour celle qui déteste être affublée du nom d'icône .Et elle a raison , Marianne travaille encore et nous sort à 68ans un album fait de rage , de colère, de musique comme seuls les anglais savent le faire et parfois de balades pop baroques.
Le second titre écrit et composé par Roger Waters de Pink Floyd est un sommet d'écriture dont Marianne se fait l'interprete idéale, rôle souvent endossé , on oublie souvent ses performances théâtrales de grande qualité.
Quand au sombre Nick Cave il compose et écrit " Last Victorian Holaucaust" , un des bijoux de l'album ,vient ensuite le featuring avec la jeune prodige Anna Calvi accompagnant Marianne en chœur et guitare, la chanson est boulversante , terriblement belle , des prestations live de ce single laissent entrevoir la belle tournée qui se prépare.
Mais pour moi la plus époustouflante des chanson est "Mother Wolf" une sublime rage s'empare du morceau ,Marianne ne lésinant pas pour exprimer son dégout et sa colère envers ce qui cloche dans cemonde de plus en plus noir (tiens comme les albums de Faithfull).
Sans énumérer toutes les chansons je dirais que le disque est cohérent dans sa beauté et même s'il n'a rien avoir avec le coup de géni de "Broken English" on peut faire le rapprochement non seulement avec la qualité de production et des textes (pourquoi pas de la durée aussi) mais aussi tisserun lien avec le titre , alors l'Angleterre devient à la fois perfide Albion mais aussi et heureusement creuset d'une musique et donc d'un art extraordinaire,la poésie naissant toujours dans le caniveau. Un décadentisme sublime qui rappelle alors les origines aristocratiques de Marianne Faithfull bien au delà de "l'icône" du Swinging London des années 60.
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