L'hégémonie de Kim Sawol sur la folk coréenne continue.

J'ai découvert Kim Sawol l'année dernière, c'est immédiatement devenu mon artiste coréen(ne) préféré(e). Découvrez-en d'autres sur ma liste des meilleurs albums indés d'Asie.

Avant Heaven, elle a sorti Suzanne (수잔) (extrait) en 2015, 7102 (album live) en 2017 et Romance en 2018. Pour être complet, elle avait même débuté par un EP collaboratif "Secret" avec Kim Hae-won (extrait ici). Le résultat est toujours le même : Best Folk Album au Korean Music Awards. Si vous voulez ce prix en Corée, ne sortez pas votre album la même année que Kim Sawol, vous n'avez aucune chance et ça pourrait/devrait se répéter avec Heaven. Vous avez également pu l'entendre si vous avez regardé le drama Extracurricular. C'est sa chanson qui termine le drama.

Peu d'artistes indépendants coréens (que je connaisse et apprécie) ont eu la chance de sortir plusieurs albums. Kim Sawol l'a fait plusieurs fois en me procurant toujours un bonheur et une émotion intense. J'écoute consécutivement plusieurs fois ses albums, et ils m'ont accompagné quotidiennement sur plusieurs mois. Les clips et lives (ici ou là par exemple) sont également d'une beauté rare qui m'auront fait passer un bon nombre d'heures sur la recherche youtube "Kim Sawol".

Bref, c'est aisément l'artiste que j'ai le plus écouté sur ces dernières années, tant bien même je ne la connais que depuis un an. Si je me permets une comparaison avec une artiste occidentale, Elena Tonra (Daughter et Ex:Re) est celle qui se rapproche le plus d'une même homogénéité dans ses œuvres et dans l'addiction que me procure leur voix. De cette homogénéité de ses albums folk peut-être que certains en ressortiront/ressentiront justement une répétitivité.

Si elle est toujours restée dans son genre et style de prédilection depuis le début de sa carrière, j'ai quand même été surpris à deux reprises avec le morceau Stage qui se termine sur un solo de guitare "jazzy", et pour Key qui est peut-être le plus rock (expérimental) des morceaux qu'elle ait faite. Ça apporte des sonorités un peu nouvelles sur un album qui quoi qu'il en soit m'aurait complétement séduit.

Dans une interview pour Genie, Kim Sawol explique la conception et signification de cet album, décrit comme le plus cynique par Melon. Quelques extraits ci-dessous vous sont traduit du coréen au français (via translator et google traduction), d'où des approximations. Kim Sawol via l'article de Melon propose aussi une analyse track by track mais c'est trop compliqué d'y donner un véritable sens avec de la traduction automatique (et peut-être avec l'état d'esprit coréen différent du notre). J'essayerais peut-être plus tard si j'en ai le courage.

La conception de cet album a débuté l'hiver dernier et ce n'est qu'à partir de juin qu'elle a débuté les enregistrements. Heaven aborde le processus d'acceptation, de pardon, de tristesse ressentie dans une vie incertaine.

sur l'album et notamment le morceau éponyme : Je voulais me débarrasser de mon esprit pessimiste, et en même temps, je voulais démêler les instincts destructeurs des gens introvertis. J’ai écrit la chanson avec une petite confession, mais je veux me pardonner, moi-même, le monde à travers la musique.

sur les morceaux les plus importantes et personnelles : La chanson Heaven est celle qui lui a fait penser à faire cet album mais les plus importantes du récit sont Key (en coréen, plus longuement traduit en "nous avons tous les clés qui blessent ceux que nous aimons le plus"), Disposable et Fugitive.

sur ce qu'elle aimerait que les gens ressentent à travers son album : Je veux me pardonner en exprimant honnêtement mes sentiments, et je veux le partager en rencontrant des auditeurs qui ont vécu des sensations similaires aux miennes.

sur le paradis auquel elle pense : le thème de l'album est sur la non-existence du paradis. Je sais que c'est pessimiste alors que j'ai une forte envie de vivre dans la paix et le bonheur. Vivre à la poursuite du bien autant que je le peux est le paradis que je peux imaginer.