En 2011, HammerFall a déjà plus de 10 ans de carrière à son actif, que le groupe a mis à profit pour sortir 6 albums qui utilisent à peu près tous la même recette, avec des hauts (très hauts) et des bas (très monotones). Il s'est certes constitué une fanbase plutôt importante et dévouée mais a un peu perdu l'intérêt des autres metalleux : à quoi bon écouter un septième album s'il est identique aux 6 précédents après tout.
Et voilà que HammerFall nous sort un concept album nous racontant une invasion de zombies. Si le style est globalement proche des habitudes du groupe (riffs puissants, contraste entre chœurs puissants et voix power metal, solos et refrains épiques...), le ton, lui est clairement plus sombre. On laisse de côté les templiers épiques, les hymnes de batailles et on embarque pour l'apocalypse, ce qui est carrément inhabituel chez les Suédois.
On n'est pas totalement en terre inconnue non plus, B.Y.H. et Let's Get It On rappellent les habituels hymnes de stades, taillés pour le live, mais ils semblent un peu déplacés dans cet album, dont les bijoux seraient plutôt The Outlaw, Dia de los Muertos ou Redemption. Dans l'ensemble les paroles sont magnifiques, et, plus important, HammerFall a abandonné tout le kitsch qui le caractérisait. Le tout sans perdre de son efficacité (Redemption encore une fois <3).
Un concept album aux paroles bien ciselées, une pointe d'humour et une efficacité redoutable (sans être extraordinaire sur le plan technique je veux bien le concéder)... Et une moyenne de 6,2 pour 17 notes ? C'est proprement inacceptable, je vous enjoins de changer ça tout de suite.
Bon, en fait ça s'explique très facilement : la fan-base de HammerFall a été complètement déroutée par l'ambiance sombre, beaucoup moins épique, de l'album et l'a boudé. Je crois même que le live sorti récemment, Gates of Dalhalla ou le best of sorti plus tôt, ont fait plus de bruit, en reprenant tous les classiques du groupe. De l'autre côté, le public potentiel de l'album, ne l'a tout simplement pas écouté. Ou pas de la bonne oreille. Comme quoi, être visionnaire et décréter que le changement, c'est maintenant, ça paye pas toujours.
Moi, ça m'empêchera pas de toujours chanter à tue-tête le refrain de Dia de los Muertos, ou de headbanguer comme un taré sur Redemption.