"I remember I was told there's a new love that's born for each one that has died."


10 raisons d'avoir donné 10/10 à cet album et de l'avoir mis en première position de mon Top 10 :



1) Je suis amoureux de cet album.
Depuis qu'on me l'a offert, c'est sûrement celui que j'ai écouté le plus de fois, jusqu'à en connaître par cœur chaque réplique, chaque ligne de basse, chaque silence. C'est l'album qui me fait me sentir bien. Mais si je devais être rationnel, il reste toujours 9 autres raisons.


2) C'est un des concepts albums les plus aboutis de l'histoire du rock. Raison pour laquelle il y aura des balises spoil pour ceux qui préfèrent découvrir l'histoire en écoutant.


Un jeune homme, Nicholas se fait hypnotiser et se rend compte qu'il a été dans une vie antérieure Victoria, une jeune fille qui est morte dans des circonstances plus que troubles. Il se rendra compte avec nous au fur et à mesure de l'album qu'elle a été assassinée avec son amant par Edward son fiancé. L'histoire est somme toute assez simple mais permet de dégager des émotions très crédibles et surtout des thèmes qui donnent à réfléchir (sur la mort notamment).


Et surtout, surtout, elle est merveilleusement racontée. Il est d'ailleurs préférable d'avoir le livret de l'album pour bien en profiter : on trouvera sur celui-ci un article de journal, la maison (Home, et oui) où tout se passe, et surtout les paroles, livrées avec leur clé. Car ce ne sont pas toujours les mêmes personnages qui parlent, et ils ne parlent pas toujours à la même époque. Si vous n'avez pas de livret, voici les seules paroles que j'ai trouvé qui livrent les clés pour décrypter cette énigme, ou encore une explication (très complète) du concept si vous préférez.


3) Dream Theater est une des meilleures choses qui soient arrivées au prog ces 25 dernières années.
Le prog se mourrait dans les années 1980, et c'est bien les gars de Berkeley qui, en ayant l'idée de faire du metal progressif, ont été à la base d'un renouveau du genre, inspirant des groupes aussi variés que Tool, Messhugah, Porcupine Tree, Pain of Salvation... Ils se sont inspirés de Rush pour introduire des choses nouvelles dans le metal, et au final leur influence est allée bien au delà de leur genre.


4) Dans cet album Dream Theater est plus prog que jamais.
En effet dans les cinq précédents albums ils ont déjà beaucoup innové mais ici les influences sont enfin complètement assumées et maîtrisées, et surtout diversifiées. On reconnaîtra donc pêle-mêle Deep Purple, Queen, Yes, Frank Zappa, Pink Floyd, Metallica, Pantera, Tool même, mais aussi des moments plus déconcertants comme du gospel, le divin moment piano-bar dans Dance of Eternity, de la musique indienne, et surtout, des expérimentations (notamment au clavier et à la batterie) qui sont véritablement propres à Dream Theater. Cet album est vraiment celui où ils vont chatouiller le plus d'horizons, avec le suivant ; après ils se reposeront sur leurs lauriers (mais quels lauriers).


5) Chaque musicien est un virtuose.
Pas besoin de m'étendre là-dessus, chacun des cinq musiciens est reconnu parmi ses pairs comme étant de très haute volée techniquement. En sont la preuve les nombreux et longs solos de l'album. Mais ça suffit pas, ils ont aussi un feeling pas possible, c'est pas du tout chiant. Enfin pas pour moi.


6) Pour la première fois on a un véritable groupe, uni, en symbiose.
Des musiciens d’exception c'est bien, mais jusqu'à cet album Dream Theater n'est pas vraiment un groupe uni : changements de chanteur et de claviériste. Pour cet album Jordan Rudess rejoint le groupe, et clairement ça s'entend, les claviers deviennent tout de suite mieux intégrés, plus affirmés paradoxalement, et surtout plus intéressants. Après Scenes from a Memory on aura grosso modo deux albums de cette magnifique symbiose, et ensuite l’ego et les déboires alcooliques du batteur Mike Portnoy détérioreront l'ambiance du groupe, et avec elle la qualité des albums.


7) J'ai appris l'anglais grâce à cet album.
Et je rigole même pas. Cet album est le meilleur prof d'anglais que vous pouvez avoir. En écoutant et réécoutant les paroles avec le livret (une fois par jour pendant une période), en cherchant les mots que je ne comprenais pas, bon et y avait tous ses petits copains aussi, hein, je me suis vraiment amélioré. Enfin de 12 de moyenne en première ben j'ai eu 20 au bac (c'était un peu de la chance aussi).


8) Qu'est-ce que c'est fort émotionnellement !
Autant le dire tout de suite, j'ai jamais chialé en écoutant de la musique. Mais quand sur cet album j'écoute Through Her Eyes, j'aimerais pleurer moi aussi pour


la mort de Victoria


tellement elle a l'air vraie. Quand j'écoute l'instrumental The Dance of Eternity, j'aimerais avoir ne serait-ce qu'un dixième de l'orgasme des protagonistes. Et en pleurer. Mais bon, j'y arrive pas, alors je dois me contenter des frissons que me donne l'enchaînement Fatal Tragedy/Beyond this Life. C'est pas pour rien que les chansons sont organisées en deux actes d'une pièce de théâtre. Cet album t’hypnotise au début, mais pas pour un sommeil sans rêves, loin de là. C'est vraiment un album très riche en émotions, émotions qui sont aussi présentes dans la voix du chanteur que dans les solos.


9)Dans cet album, il y a Home, chef d'œuvre de 14 minutes.
C'est la pièce maîtresse de l'album et de l'histoire ; elle commence sur une intro au sitar qui monte progressivement pour éclater dans un riff carrément divin... C'est assez crade, gras et décadent, oui ça rappelle Tool, mais on reconnaît bien Petrucci.


On va ensuite comprendre les motivations du tueur, se rappeler de Metropolis Part I, et on va voir Nicholas, impuissant, assister au meurtre et se morfondre dans le désespoir.


C'est le morceau où tous les personnages sont tour à tour évoqués par le même refrain : "It's calling me back to my home". La messe est dite.
Bon, et sur cet album, il y a aussi The Dance of Eternity, merveilleux instrumental. Et Fatal Tragedy, un des meilleurs. Et puis The Spirit Carries On, une ballade comme un fleuve où on aimerait tous se perdre pour ne jamais arriver à l'océan, sur thématique de réincarnation. Et enfin Finally Free, qui reprend tous les thèmes pour nous livrer la conclusion de l'histoire (fin très ouverte, interprétée sans doute possible par les fans d'après la mise en scène du Live Scenes from New York :


l'hypnotiseur serait la réincarnation d'Edward et Nicholas la réincarnation de Victoria, du coup les cycles se répétant Nicholas finit tué par l'hypnotiseur.


Mais bon, malgré ces 12 magnifiques chansons, le tout est mille fois supérieur à la somme des parties mise au carré et multipliée par π.


10) C'est un très bon ami qui m'avait offert cet album pour mon anniversaire, un peu sans conviction, et c'est un peu grâce à lui que j'ai découvert tout le groupe (même si je connaissais déjà Images and Words). Et c'est aussi grâce à Dream Theater que je me suis pris d'amour pour le prog, et rétrospectivement ça a été un grand bien.



6 raisons de vous comprendre et de vous pardonner si vous n'avez pas encore mis 10/10 à cet album et mis en première position de votre Top 10 :



(en bonus, parce que je trouve ça un peu dommage de faire une cinquième critique sur l'album, pour lui mettre moi aussi 10/10)


1) Dream Theater est un groupe très prétentieux.
Rien que le nom de l'album. La façon de chanter, de composer, est prétentieuse. Je leur pardonne de bon cœur parce que je trouve leur musique divine, mais c'est vrai.


2) C'est un peu du metal.
Bon, à ce stade là, ce n'est plus du metal, tellement on intègre d'éléments différents, mais je peux comprendre que quelqu'un de réfractaire au genre ne supporte pas certains passages de Beyond this Life ou Home. Ceci dit c'est un de leurs albums les plus accessibles de ce point de vue.


3) Désolé les filles, ils sont très moches.
Regardez la gueule de James LaBrie, ou les bras de John Petrucci... Y a que Jordan Rudess qui a une certaine classe. (je me retiens très fort de sortir un blague sur l'album des 2 Be 3 sorti la même année)


4) Il y a quelque chose de très particulier, surtout pour les amateurs de metal, chez Dream Theater : la voix de James LaBrie, qui va très haut dans les aigus.
D'autant plus qu'ici, il chante par moment la voix de Victoria, qui est encore plus aiguë. C'est vrai que même moi je suis moyennement fan de ce point particulier.


5) Cet album est difficile d'accès.
Il surprend la première fois et peut déstabiliser. Il vaut mieux, par exemple, commencer avec Octavarium, plus accessible, avant d'écouter celui-ci, notamment si on a pas l'habitude du rock ou metal progressif.


6) Il est notoirement connu sur Internet que les fans de Dream Theater sont encore plus prétentieux que le groupe, du genre à prendre de hauteur tous les autres. C'est pas totalement infondé, regardez-moi.



1 bonne raison de vous remercier d'avoir lu cette critique jusqu'au bout :



1) Elle est beaucoup trop longue...

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le 11 juin 2013

Modifiée

le 11 juin 2013

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